François Bayrou sous pression : le Parti socialiste conditionne son soutien à des engagements clairs sur les retraites
Lors de sa déclaration de politique générale, François Bayrou a annoncé une renégociation de la réforme des retraites, mais sans suspendre formellement le texte. Cette décision a suscité de vives réactions, notamment de la part du Parti socialiste (PS), qui exige désormais une réponse claire pour éviter de voter la censure.
Le chef du gouvernement a proposé une « remise en chantier, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref », accompagnée d’une « mission flash » de la Cour des comptes et d’une réunion des partenaires sociaux dès vendredi. François Bayrou a affirmé n’avoir « aucun tabou, pas même sur l’âge », mais a rappelé son exigence de préserver l’équilibre financier. Cette approche, qui exclut explicitement une suspension immédiate, a refroidi les espoirs d’accord au sein du PS.
Sur TF1, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a insisté : « Qu’il y ait accord ou pas, le Parlement doit être saisi de la question des retraites. » Il a ajouté que sans garanties dans les 48 heures, le PS voterait la censure jeudi. Quelques heures plus tôt, Faure évoquait pourtant une possibilité d’accord après de longues négociations sur la réforme.
Un compromis incertain
François Bayrou a proposé que, si un accord est trouvé, un texte de loi soit examiné avant l’été. Cependant, l’absence de termes comme « gel » ou « suspension » dans son discours a déçu les socialistes, qui réclament des garanties sur plusieurs points, notamment une pause dès le début des renégociations. Le Premier ministre a néanmoins précisé que la réforme n’entraînerait pas la suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale, et a annoncé une hausse des dépenses pour l’Assurance-maladie.
Cette posture a laissé un goût amer chez les députés socialistes, dont plusieurs, comme Jérôme Guedj, expriment leur frustration : « François Bayrou a 48 heures pour nous donner des garanties. »
Tensions à gauche et fragilité de l’union
Cette situation exacerbe également les tensions au sein du Nouveau Front populaire (NFP), la coalition de gauche. Jean-Luc Mélenchon a critiqué les négociations menées par le PS, accusant ce dernier de mettre l’alliance « à terre » en échange de concessions « grotesques ». De son côté, le PS craint des divergences croissantes avec les écologistes et les communistes, qui estiment ne pas avoir obtenu de gains significatifs.
Alors que le PS affirme vouloir préserver l’unité de la gauche, les prochaines heures seront déterminantes. « La stabilité pour la stabilité ne suffit pas », a confié un député socialiste. Si les garanties attendues ne sont pas apportées, l’union pourrait voler en éclats.