François Bayrou critiqué pour sa gestion des priorités en pleine crise à Mayotte
Alors que Mayotte fait face à une catastrophe majeure après le passage du cyclone Chido, ayant causé au moins 20 morts selon un bilan provisoire, François Bayrou a choisi d’assister en visioconférence à une réunion de crise organisée par Emmanuel Macron, lundi 16 décembre. À 18 heures, le nouveau Premier ministre participera à distance depuis la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, afin de pouvoir honorer, une heure plus tard, son engagement au conseil municipal de Pau, ville dont il est toujours maire.
Une décision qui suscite l’indignation
L’entourage de François Bayrou a expliqué que sa présence au conseil municipal de Pau était un « engagement de longue date pris en tant que maire ». Toutefois, ce choix a immédiatement déclenché une avalanche de critiques, particulièrement de la part de l’opposition.
Clémence Guetté, vice-présidente LFI de l’Assemblée nationale, a dénoncé sur les réseaux sociaux un Premier ministre « illégitime à mi-temps ». De son côté, le socialiste Arthur Delaporte a fustigé une attitude qu’il juge « indigne et irrespectueuse », soulignant que la tragédie à Mayotte et la formation urgente d’un gouvernement devraient être les priorités absolues.
Le député LR Thibault Bazin a également interpellé François Bayrou, lui reprochant de privilégier ses responsabilités locales : « Le conseil municipal de Pau pourrait se passer de votre présence ce soir, eu égard à la situation à Mayotte et à l’urgence de donner à la France un budget et un gouvernement opérationnel. »
Des tensions jusque dans les rangs du gouvernement
Les critiques ne se limitent pas à l’opposition. Au sein des ministères, certains s’étonnent du comportement du nouveau Premier ministre. Une conseillère ministérielle a qualifié cette décision de « hallucinante », notamment en raison du contexte tendu. Elle a également pointé du doigt la nomination controversée de Nicolas Pernot, un proche de François Bayrou, au poste stratégique de directeur de cabinet. Ce haut fonctionnaire, ancien directeur des services de la ville de Pau, est jugé peu familier des rouages des administrations centrales, ce qui a suscité de vives réserves.
Ces polémiques viennent s’ajouter à une séquence déjà tendue pour François Bayrou, marqué samedi par son départ précipité d’un point-presse où Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire, devait prendre la parole.
Alors que le cyclone Chido continue de dévaster Mayotte et que les besoins des sinistrés sont immenses, la gestion des priorités du nouveau Premier ministre pose question, alimentant un climat de défiance autour de sa prise de fonction.