Le Premier ministre François Bayrou, accompagné d’une délégation ministérielle, s’est rendu à Mayotte le lundi 30 décembre 2024, seize jours après le passage du cyclone Chido, le plus destructeur de l’archipel depuis 90 ans

Avec au moins 39 morts et plus de 5 600 blessés, les dégâts humains et matériels sont considérables. Face à cette situation, le gouvernement a présenté un ambitieux plan de reconstruction intitulé « Mayotte debout », mêlant mesures d’urgence et engagements de long terme.

Priorité à la restauration des services essentiels

• Électricité : L’objectif est de rétablir l’électricité dans tous les foyers d’ici fin janvier, grâce au déploiement de 200 agents supplémentaires et 200 groupes électrogènes, avec une priorité donnée aux infrastructures sensibles.
• Eau potable : La distribution, actuellement limitée, sera renforcée grâce à l’intervention de régiments du génie militaire. La production atteindra 40 000 m³ par jour d’ici juin 2025, avec un budget sanctuarisé de 60 millions d’euros pour les infrastructures hydrauliques.
• Télécommunications : 200 antennes Starlink seront déployées pour les communications d’urgence, en attendant une couverture 5G prévue d’ici juin 2025. Un plan de déploiement de la fibre optique est également lancé avec un investissement de 200 millions d’euros.

Reconstruction et relogement

• Interdiction des bidonvilles : L’État s’engage à empêcher toute reconstruction illégale. Des bâches, matériaux de charpente et toitures seront acheminés en urgence, tandis que des prêts garantis par l’État offriront des conditions exceptionnelles pour la réhabilitation des logements.
• Aide humanitaire : Plus de 240 tonnes de matériel ont été livrées, comprenant bâches, kits d’hygiène, lampes solaires, et équipements de première nécessité.

Éducation et rentrée scolaire

• La rentrée scolaire débutera progressivement à partir du 13 janvier, établissement par établissement. Des « tentes-écoles » seront mises en place en partenariat avec l’ONG Acted. Les élèves en classe d’examen bénéficieront d’un accompagnement spécifique, et une scolarisation temporaire en métropole pourra être envisagée pour les familles volontaires.

Sécurité et vigilance

• Pour prévenir les pillages et protéger les établissements scolaires, des renforts de gendarmerie et de police seront déployés, avec la formation de 300 auxiliaires locaux. Des patrouilles maritimes renforceront également la sécurité aux frontières.

Soutien au système de santé

• Le centre hospitalier de Mamoudzou, endommagé, sera parrainé par des établissements métropolitains. La réserve sanitaire sera mobilisée, et un plan d’attractivité visera à recruter et fidéliser médecins, infirmiers et sages-femmes.

Un cadre législatif adapté

• Une loi d’urgence sera présentée au Conseil des ministres le 3 janvier, incluant la création d’un établissement public de reconstruction sur le modèle de Notre-Dame. Une loi-programme de refondation de l’archipel sera également élaborée sous trois mois, avec un recensement actualisé de la population.

Réouverture de l’aéroport

• L’aéroport Marcel-Henry, dont la tour de contrôle a été détruite, rouvrira aux vols commerciaux dès le 1er janvier, facilitant les rapatriements de Mahorais bloqués hors de l’archipel.

Avec le plan « Mayotte debout », le gouvernement affiche sa détermination à redonner à Mayotte un cadre de vie digne, tout en tirant les enseignements de cette catastrophe naturelle pour bâtir un avenir plus résilient.