François Bayrou blanchi dans l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem, tandis que son parti est condamné

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Le dirigeant du MoDem, récemment acquitté dans l’affaire des assistants parlementaires européens de son parti, envisage peut-être un retour à la politique nationale. De l’option d’un poste au sein de l’Éducation nationale à une éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle, plusieurs possibilités sont envisagées

Relaxation de Bayrou dans l’affaire des assistants parlementaires avec un tournant pour son avenir politique

La décision rendue par le tribunal correctionnel de Paris, relaxant François Bayrou faute de preuves, marque un tournant crucial pour son avenir politique. Le leader du MoDem était jugé aux côtés de dix cadres et élus de son parti pour des accusations de “complicité de détournements de fonds publics européens” dans l’affaire des assistants parlementaires.

Dans cette affaire complexe, plusieurs prévenus ont été relaxés tandis que d’autres ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 18 mois de prison avec sursis, des amendes et des interdictions d’exercer des fonctions électives. Le MoDem, ainsi que l’UDF qui l’avait précédé, ont également été condamnés en tant que personnes morales.

La justice a reconnu qu’il y avait eu détournement de fonds publics, mais a souligné qu’aucun élément ne permettait d’affirmer que François Bayrou était au courant de la non-exécution des contrats d’assistants parlementaires. Bien que certains actes aient probablement été réalisés avec son autorisation, aucune preuve tangible de cette autorisation n’a été apportée.

Cette décision ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour François Bayrou, qui pourrait désormais envisager un retour plus actif sur la scène politique nationale.

François Bayrou toujours au cœur de la macronie malgré les turbulences judiciaires

La décision de justice rendue récemment revêt une symbolique particulière pour François Bayrou, qui reste ancré dans la sphère de la macronie malgré les vicissitudes judiciaires. En effet, en 2017, peu de temps après son entrée au gouvernement en tant que garde des Sceaux, il avait été contraint de quitter son poste à la place Vendôme suite à l’ouverture d’une enquête le concernant. Ce départ avait été suivi par celui d’autres ministres MoDem occupant des postes de prestige, tels que Sylvie Goulard à La Défense et Marielle de Sarnez, une proche collaboratrice.

Manifestement désireux de conserver au sein de son équipe l’un des rares poids lourds politiques de la macronie, le président de la République lui avait offert le poste de Haut-commissaire au plan en 2020.

Malgré cela, François Bayrou a adopté une attitude fluctuante envers le Président, oscillant entre un soutien sans faille et des prises de distance, notamment lors du vote de la loi sur l’immigration. De plus, il n’a pas caché son mécontentement vis-à-vis de la nomination de Gabriel Attal à Matignon.

Bien qu’il ait affirmé, à sa sortie du tribunal de Paris, que la politique n’était pas sa priorité après cette “épreuve”, François Bayrou a clairement exprimé sa propre interprétation des événements. “Je n’ai jamais commis les actes qui m’étaient reprochés”, a-t-il déclaré, soulignant qu’il avait été “la cible” dans cette affaire.

Une décision aux répercussions politiques majeures

Cette décision survient alors que l’attente de la deuxième vague de nominations au gouvernement de Gabriel Attal se fait sentir, et que François Bayrou milite en coulisses pour une meilleure représentation. Interrogé à ce sujet, il a esquivé la question en déclarant aux journalistes : “Nous allons prendre quelques minutes, quelques heures, pour réfléchir à l’avenir”.

Par ailleurs, le MoDem n’est pas le seul parti français confronté à des accusations similaires. La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) font également l’objet de soupçons concernant l’emploi d’assistants parlementaires européens pour des tâches non liées à leurs activités au Parlement européen, mais plutôt à des missions en France.

La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, est citée à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris pour des soupçons de détournement de fonds s’élevant à 6,8 millions d’euros entre 2009 et 2017. Quant à LFI, une information judiciaire est en cours depuis fin 2018, mais aucune mise en examen n’a encore eu lieu, selon l’AFP.

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