Évasion de Mohamed Amra : 24 interpellations, dont le rappeur Koba LaD parmi les suspects

Lundi 24 mars, 24 personnes soupçonnées d’avoir joué un rôle dans l’évasion du narcotrafiquant Mohamed Amra ont été interpellées, dont le rappeur Koba LaD, selon des sources concordantes. Cette vague d’arrestations est la quatrième depuis l’arrestation de Mohamed Amra en Roumanie en février dernier, après neuf mois de cavale.

Parmi les interpellés, certains sont suspectés d’avoir aidé Amra à fuir vers la Roumanie en voiture, tandis que d’autres auraient facilité sa cache à Rouen (Seine-Maritime). Certains suspects pourraient également être impliqués dans la planification de l’attaque meurtrière du 14 mai 2024 au péage d’Incarville (Eure), où deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres blessés. Deux des interpellations ont eu lieu en Allemagne, les autres en France.

Des liens entre Koba LaD et Mohamed Amra

Le rappeur Koba LaD, actuellement âgé de 24 ans et déjà condamné pour violences sur son ancien manager, figure parmi les suspects placés en garde à vue. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir aidé Mohamed Amra dans sa cavale. Lundi matin, il a été extrait de prison pour être entendu par les policiers.

Des connexions troublantes existent entre Koba LaD et le narcotrafiquant. En 2023, ils avaient partagé une cellule à la prison de la Santé avec un troisième codétenu. Par ailleurs, plusieurs individus arrêtés lors de la première vague d’interpellations après celle d’Amra sont impliqués dans des affaires de violences aux côtés du rappeur. Certains suspects appartiendraient à la “Black Manjak Family”, une organisation criminelle implantée en Normandie, spécialisée dans le trafic de stupéfiants et liée au milieu du rap.

Le label de Koba LaD, BMF Agency (Black Manjak Family Agency), ainsi que son titre BMF, soulèvent des interrogations quant à ses connexions avec ce réseau criminel. Son avocat, contacté ces dernières semaines, a toutefois nié toute implication de son client dans l’affaire Mohamed Amra.

Depuis l’arrestation du narcotrafiquant en Roumanie, 28 personnes ont été mises en examen dans cette enquête d’ampleur, menée par la police judiciaire sous l’autorité de trois juges spécialisés dans le grand banditisme. L’enquête mobilise des moyens considérables, avec notamment plusieurs centaines de lignes téléphoniques surveillées et des techniques d’investigation avancées pour tenter de démanteler ce réseau.