Enlèvements liés aux cryptomonnaies : 25 suspects présentés à des juges d’instruction à Paris

Un vaste coup de filet mené en début de semaine a conduit à l’interpellation de 25 individus, désormais présentés à des juges d’instruction ce vendredi 30 mai. Ils sont soupçonnés d’avoir participé à plusieurs enlèvements ou tentatives d’enlèvement visant des personnalités liées au secteur des cryptomonnaies.

Deux tentatives d’enlèvement, à Paris et à Nantes

Selon le parquet de Paris, ces suspects pourraient être impliqués dans deux dossiers distincts mais au mode opératoire similaire. Le premier remonte au 13 mai dernier, dans le 11e arrondissement de Paris. Ce jour-là, la fille et le petit-fils du PDG de la plateforme Paymium, Pierre Noizat, ont été la cible d’une tentative d’enlèvement à la sortie de leur domicile. Quatre individus, le visage dissimulé, ont tenté de les faire monter de force dans une camionnette floquée Chronopost. Un témoin est intervenu à l’aide d’un extincteur, forçant les assaillants à prendre la fuite. Une arme avait été exhibée, sans qu’il soit établi à ce stade si elle était réelle.

Le second dossier concerne une tentative d’enlèvement avortée près de Nantes, en Loire-Atlantique, le lundi 27 mai. Une dizaine de personnes ont été interpellées sur place, quelques minutes avant le passage à l’acte présumé. Les suspects s’apprêtaient, selon une source proche de l’enquête, à kidnapper une personne gravitant elle aussi dans l’univers des cryptomonnaies. L’opération a été menée conjointement par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) et la Brigade de répression du banditisme (BRB) de Paris.

Vers une même cellule criminelle ?

Les enquêteurs de la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) s’intéressent à la possible existence d’un seul et même réseau criminel structuré derrière ces deux affaires. Le mode opératoire, la logistique et le profil des victimes désignées laissent en effet penser à une coordination centralisée, même si aucun lien formel n’a encore été établi avec l’enlèvement de David Balland, cofondateur de Ledger, survenu en janvier dernier.

Les magistrats doivent désormais décider des suites judiciaires à donner : mise en examen ou non pour association de malfaiteurs, tentative d’enlèvement en bande organisée, séquestration et violences aggravées. En toile de fond, ces affaires confirment la recrudescence des menaces visant les figures du secteur des cryptomonnaies, devenues des cibles de choix pour le grand banditisme.