Déficit public : un état financier sous pression
Le déficit public de la France est prévu pour atteindre 5,6% du PIB cette année, un chiffre supérieur aux 5,1% anticipés précédemment. Les prévisions pour 2025 sont encore plus préoccupantes, avec un déficit attendu à 6,2% du PIB. Cette détérioration est principalement due à des dépenses des collectivités locales plus élevées que prévu et des recettes fiscales inférieures aux attentes, comme l’indiquent les documents budgétaires récemment publiés par Bercy.
Augmentation des dépenses et prévisions économiques
Dans une lettre adressée aux commissions des Finances, les ministres démissionnaires Bruno Le Maire et Thomas Cazenave ont exprimé leurs inquiétudes face à l’augmentation rapide des dépenses locales, qui pourraient entraîner un excédent de 16 milliards d’euros sur la trajectoire de déficit initialement prévue. Les prévisions de recettes fiscales ont également été ajustées à la baisse. Le gouvernement révisé prévoit maintenant une croissance de 1,1% pour 2024, contre une estimation précédente de 1%.
Budget 2025 et économies nécessaires
Le budget pour 2025, qui reste à ajuster en fonction des priorités futures, se fixe un objectif de dépenses équivalentes à celles de 2024, soit 492 milliards d’euros, mais avec une répartition modifiée. Les prévisions indiquent des réductions dans divers secteurs tels que l’aide publique au développement, le sport, l’agriculture, et la santé. Le président de la Commission des Finances, Eric Coquerel, estime que des économies de 60 milliards d’euros sont nécessaires pour éviter une aggravation du déficit. Si ces économies ne sont pas réalisées, le déficit pourrait stagner à 5,2% en 2025, malgré une réduction significative des dépenses.
Appel à une révision budgétaire
La France doit soumettre un nouveau programme de stabilité à Bruxelles d’ici le 20 septembre, pour éviter une procédure pour déficit excessif. Eric Coquerel appelle à une loi de finances rectificative, soulignant que la politique actuelle conduit le pays vers une détérioration financière croissante. Les mesures prises jusqu’à présent, y compris des annulations de crédits et des gels budgétaires, pourraient nécessiter des ajustements supplémentaires pour maîtriser le déficit.