Jean-Michel Macron, 74 ans, confie dans une interview accordée aux quotidiens régionaux du groupe de presse Ebra que “l’Assemblée nationale était devenue ingouvernable” selon son fils, Emmanuel Macron. Le président de la République envisageait la dissolution bien avant les élections européennes, comme l’explique son père, un ancien professeur de neurologie à l’université de Picardie vivant toujours à Amiens, la ville natale d’Emmanuel Macron

Quand Emmanuel Macron a-t-il pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale ? Cette question a longtemps plané après l’annonce surprise du chef de l’État, qui a pris de court même ses plus proches collaborateurs. Dans un entretien exclusif avec L’Est Républicain, Le Dauphiné Libéré et Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Jean-Michel Macron partage quelques éclaircissements. “Sa décision de dissoudre n’est pas venue du résultat des élections européennes. Il m’en avait déjà parlé deux mois plus tôt”, révèle-t-il.

Inquiet de voir le Rassemblement national au pouvoir, Jean-Michel Macron pense toutefois qu'”il vaut mieux que la France en fasse l’expérience pendant deux ans plutôt que pendant cinq ans. Si le RN montre en deux ans qu’il est parfaitement incapable de gouverner, on peut espérer qu’il n’ira pas plus loin”. Cette stratégie n’a cependant jamais été confirmée par Emmanuel Macron lui-même.

Jean-Michel Macron, dressant un bilan de l’action de son fils, déclare : “Je ne pense pas qu’il ait commis de grosses erreurs, peut-être des maladresses dans la façon d’annoncer les choses. Il n’y a pas beaucoup de politiques qui auraient été capables de sortir d’une crise comme celle des ‘gilets jaunes'”.

Il exprime également une certaine admiration pour François Ruffin, candidat dans la 1ère circonscription de la Somme. “C’est un bon député. Il a un esprit assez ouvert, même s’il est parfois excessif et provocateur, mais il y a pire que lui”, observe-t-il. Quant à une possible cohabitation entre Ruffin et son fils, Jean-Michel Macron conclut avec humour : “Deux Amiénois au pouvoir, ce serait amusant mais je n’en suis pas à ce point-là”.