Emmanuel Macron soutient une taxe « exceptionnelle » mais circonscrite pour les grandes entreprises
Au lendemain du discours de politique générale prononcé par le Premier ministre Michel Barnier, le président Emmanuel Macron a approuvé la mise en place d’une taxation « exceptionnelle » ciblant les grandes entreprises, tout en insistant sur le fait qu’elle devait rester « limitée ».
Lors d’un forum à Berlin, mercredi, le chef de l’État a déclaré que cette initiative, annoncée par le gouvernement, était « bien comprise par les grandes entreprises ». Il a toutefois mis en garde contre le risque de surtaxation, soulignant la nécessité de trouver un équilibre pour ne pas nuire à l’attractivité économique de la France. « La solution ne doit pas être un ajustement de court terme en coupant des dépenses sociales ou en augmentant massivement les impôts, car nous n’avons pas de grandes marges de manœuvre fiscales », a précisé Emmanuel Macron.
Réponse à la situation économique dégradée
Michel Barnier, lors de sa déclaration de politique générale la veille, avait annoncé qu’une contribution supplémentaire serait demandée aux grandes entreprises affichant des profits conséquents, ainsi qu’aux Français les plus fortunés, en invoquant la nécessité d’une « justice fiscale ». L’objectif affiché est de réduire progressivement la dette du pays, alors que le déficit public pourrait atteindre 6% du PIB cette année, bien au-dessus des 3% requis par les critères de l’Union européenne.
Une marge de manœuvre fiscale restreinte
Emmanuel Macron a par ailleurs rappelé que la France se trouve déjà en tête des pays européens en termes de prélèvements obligatoires, limitant ainsi les options de nouvelles taxes. « Nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre en matière de taxation », a-t-il souligné, tout en évoquant la priorité de stimuler l’emploi des jeunes et de réduire le taux de chômage.
L’Europe au cœur des priorités
Conscient des défis internes, Emmanuel Macron a également exprimé sa volonté de concentrer désormais ses efforts au niveau européen. « Pour moi, la priorité est d’agir à l’échelle de l’Union européenne », a affirmé le président, qui souhaite impulser une dynamique de croissance au sein du bloc.
Il a plaidé pour « un choc de simplification » des réglementations européennes, estimant que l’excès de normes freine l’innovation et le dynamisme économique. « L’Union européenne possède un immense potentiel encore inexploité, et c’est à ce niveau que nous pouvons débloquer de nouvelles sources de croissance », a conclu Emmanuel Macron.