Lors d’une interview accordée à la presse régionale, le président réaffirme son intention de « lancer la discussion » sur une défense européenne, avec l’inclusion de l’arme nucléaire

Dans une interview publiée samedi 27 avril par les journaux régionaux du groupe Ebra, dont L’Est Républicain, Emmanuel Macron a critiqué le Rassemblement national pour son manque de propositions dans la campagne des élections européennes. « Il y a sept ans, ils prônaient la sortie de l’Europe et de l’euro. Il y a deux ans, leurs positions étaient plus floues », a déclaré le chef de l’État, interrogé par une douzaine de jeunes Européens lors de sa visite à Strasbourg vendredi.

« Quelles sont leurs actions au Parlement européen aujourd’hui ? Ils prétendent être aux côtés des agriculteurs, mais ils ne votent pas en faveur de la Politique agricole commune (PAC) ! Leur discours relève de la démagogie », a poursuivi le président, alors que la candidate de son parti, Valérie Hayer, est largement distancée dans les sondages par le favori Jordan Bardella, président du RN. « Agir comme un réceptacle de colère ne constitue pas un programme, et rassembler des frustrations ne fait pas un projet. » Il faut comprendre, a-t-il ajouté hors micro, qu’en croyant faire le bien, on fait le jeu du mal.

Suite à son discours sur l’UE prononcé à la Sorbonne, Emmanuel Macron s’est également dit prêt à « engager le débat » sur une défense européenne incluant l’arme nucléaire. « Examinons toutes les options et voyons ce qui garantit réellement notre sécurité de manière crédible », a déclaré le chef de l’État, ajoutant que la France maintiendrait « sa spécificité tout en étant prête à contribuer davantage à la défense du territoire européen ». Depuis le Brexit, la France est le seul État de l’UE à posséder l’arsenal nucléaire.