Emeutes suite à la mort de Nahel : que représente la CRS 8, une unité spécialisée d’élite dans la gestion des violences urbaines ?

Cette unité spécialisée de la police, la CRS 8, a joué un rôle important dans l’opération Wuambushu à Mayotte. Forte de son expertise dans la gestion des violences urbaines, elle sera désormais redéployée à Lyon pour faire face aux troubles survenus après la mort de Nahel.

Le ministère de l’Intérieur a décidé de renforcer le dispositif déjà en place à Lyon. Dans un communiqué, il a annoncé l’envoi de la Compagnie Républicaine de Sécurité 8 dès ce samedi soir. Spécialisée dans le maintien de l’ordre et la gestion des violences urbaines, cette unité contribuera à renforcer les mesures déjà prises hier à Lyon.

Depuis plusieurs jours, les forces de sécurité publique de l’agglomération lyonnaise bénéficient déjà du soutien de plusieurs unités spécialisées, telles que le RAID et la BRI, ainsi que de renforts en matière de maintien de l’ordre. De plus, la Gendarmerie nationale déploiera un hélicoptère et deux véhicules blindés à roues. Des pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie seront également mobilisés dans la zone de compétence de la police nationale.

Cette décision fait suite à l’attaque survenue vendredi soir à Lyon, au cours de laquelle quatre policiers ont été blessés par des tirs de fusil à grenaille. Deux policiers ont été atteints par des hématomes, tandis que les deux autres ont été touchés par des grenailles, de petites billes d’acier ou de fer, l’un au niveau du nez et l’autre à la cuisse. Ces événements ont motivé le renforcement des mesures de sécurité dans la région.

Ainsi, avec l’envoi de la CRS 8 et la mobilisation d’autres unités spécialisées, les autorités visent à renforcer la présence des forces de l’ordre, à protéger les policiers et à assurer la sécurité de la population à Lyon.

Devant l’urgence, l’insécurité et la violence, place aux « spécialistes » de ce genre de situation

Pour faire face à cette situation de violence, les autorités ont mobilisé la CRS 8, une unité spécialisée de la police nationale. Créée il y a deux ans, cette unité d’élite est spécifiquement formée pour le maintien de l’ordre et la gestion des violences urbaines. Surnommée également « force d’appui rapide », elle est composée de 200 hommes et femmes hautement entraînés, prêts à intervenir sur l’ensemble du territoire.

La CRS 8 est conçue pour être déployée 7 jours sur 7, en cas de situations particulièrement tendues, et est capable de se rendre sur les lieux en moins de 15 minutes dans un rayon de 300 km. Au moment de sa création, elle était basée dans les locaux du Raid, dans un domaine forestier à Bièvres, dans l’Essonne, où elle s’entraîne quotidiennement. Ces entraînements se déroulent dans des conditions réalistes, permettant aux membres de l’unité de faire face à des adversaires extrêmement violents, que ce soit lors de troubles urbains ou de manifestations. Leur mission principale est d’intervenir rapidement pour contenir et mettre un terme à ces violences.

En mobilisant la CRS 8, les autorités espèrent ainsi endiguer rapidement les actes de violence en cours et rétablir l’ordre public. Cette unité spécialisée apporte une expertise et une réactivité nécessaires pour faire face aux situations les plus délicates et dangereuses.

Une compagnie parfois « sous le feux des critiques » pour les méthodes utilisées

Cette compagnie de CRS a été impliquée dans plusieurs manifestations récentes, notamment contre la réforme des retraites. Elle a également été déployée à plusieurs reprises, récemment à Nantes où sa présence avait pour objectif de dissuader les trafics de stupéfiants et les affrontements. Elle a également été envoyée à Nîmes, à Mayotte dans le cadre de l’opération Wuambushu, en Corse après les manifestations liées à l’agression en prison d’Yvan Colonna, ainsi qu’à Amiens, Mantes-la-Jolie et Limoges.

En avril 2022, cette unité a été mobilisée à Marseille suite à des fusillades meurtrières, et lors de la visite d’Emmanuel Macron dans la ville, il a annoncé la création d’une compagnie permanente de CRS 8 pour l’automne suivant.

Cependant, la compagnie de CRS 8 a été critiquée à plusieurs reprises pour son comportement lors de manifestations, notamment lors des protestations contre la réforme des retraites. Des rapports annuels d’activité ont révélé de nombreux dysfonctionnements depuis la création de l’unité, mettant en évidence l’affectation de jeunes policiers auxiliaires inexpérimentés dans des missions de maintien de l’ordre et de gestion des violences urbaines. Ces problèmes récurrents ont été soulevés par le commandant responsable de ces rapports.

Il est important de noter que ces critiques ne remettent pas en question l’ensemble des membres de la CRS 8, mais soulignent des problèmes organisationnels et des lacunes dans la formation de certains effectifs. Il est nécessaire d’améliorer ces aspects afin d’assurer des interventions plus efficaces et mieux maîtrisées lors de manifestations et de situations de violences urbaines.

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