Après l’annonce du retrait de Joe Biden, Kamala Harris se positionne comme la principale prétendante pour représenter le Parti démocrate lors de l’élection présidentielle américaine de novembre 2024. Cependant, la désignation officielle de la candidate se fera uniquement lors de la convention démocrate, qui se tiendra à Chicago du 19 au 22 août

Joe Biden a finalement décidé de se retirer de la course à la présidence. Le président américain a annoncé dimanche 21 juillet sa décision après des semaines de doutes concernant ses capacités physiques et mentales. « Il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire pour me concentrer pleinement sur mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat », a-t-il indiqué dans un communiqué. Il a également exprimé son soutien à sa vice-présidente, Kamala Harris, pour le remplacer.

Sous pression croissante, notamment après une performance médiocre lors d’un débat face à Donald Trump le 27 juin, Joe Biden avait été confronté à des appels au retrait de la part de nombreux membres de son parti et de donateurs inquiets d’une éventuelle défaite face au candidat républicain. Quels seront les prochains développements ? H24 MEDIA fait le point sur les prochaines étapes à suivre.

Le Choix des 3.936 Délégués du Parti Démocrate

La décision du futur candidat démocrate repose entre les mains des 3.936 délégués qui participeront à la convention. Initialement, ce rassemblement devait simplement confirmer la candidature de Joe Biden, puisque aucun rival de poids ne s’était opposé à lui lors des primaires. Il avait ainsi sécurisé le soutien de 3.896 délégués.

Avec le retrait de Biden, quelle sera la direction prise par les délégués ? Avec le soutien public de Joe Biden pour Kamala Harris, il est fort probable qu’elle recevra un large soutien à la convention de Chicago.

« Nos délégués sont prêts à assumer leur responsabilité avec sérieux et à proposer rapidement un candidat au peuple américain, » a affirmé Jaime Harrison.

Elaine Kamarck de l’institut Brookings avait anticipé, avant le retrait de Biden, qu’une telle situation pourrait conduire à une convention tumultueuse, chaque faction essayant de promouvoir son candidat favori.

Un scénario similaire s’est produit le 31 mars 1968, lorsque le président Lyndon B. Johnson a annoncé qu’il ne briguerait pas de second mandat en pleine guerre du Vietnam. Le candidat choisi en dernière minute, Hubert Humphrey, avait finalement perdu face à Richard Nixon.

En juillet 1924, les délégués démocrates avaient même eu besoin de 101 tours de scrutin au Madison Square Garden de New York pour choisir leur candidat.

Plusieurs candidats potentiels pour remplacer Joe Biden

Avec l’annonce de son retrait, Joe Biden a immédiatement exprimé son soutien à Kamala Harris pour lui succéder. Harris, fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, a déjà marqué l’histoire en devenant la première femme noire procureure générale de Californie et la première sénatrice d’origine sud-asiatique. Malgré ces réalisations, son profil divise au sein du Parti démocrate. Certains doutent de sa capacité à battre Donald Trump, tandis que d’autres rappellent son échec lors des primaires de 2020, comme le souligne Politico. Il est important de noter qu’il n’y a aucune règle électorale stipulant que le colistier prenne automatiquement la place du candidat en titre.

D’autres personnalités démocrates sont également pressenties pour la candidature. Parmi elles, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom. À 56 ans, cet ancien maire de San Francisco a récemment intensifié ses activités à l’étranger et diffusé des publicités vantant son bilan, investissant des millions de dollars dans un comité d’action politique. Après l’annonce du retrait de Joe Biden, il a salué sur X « l’un des présidents les plus influents et les plus altruistes » de l’histoire du pays, alimentant ainsi les spéculations sur ses ambitions présidentielles.

Gretchen Whitmer, gouverneure du Michigan, est une autre candidate potentielle. À 52 ans, elle dirige un État avec une forte population ouvrière et d’importantes communautés noire et arabe, des électorats que Joe Biden avait du mal à séduire. Ses partisans estiment que le Michigan sera l’un des États clés de la prochaine élection présidentielle, faisant d’elle une candidate idéale pour le parti.

Enfin, le nom de Josh Shapiro, 51 ans, gouverneur de Pennsylvanie, est également mentionné. Shapiro dirige l’un des plus grands « Swing States » et a un solide bilan en tant qu’ancien procureur général de l’État. Il est connu pour avoir dénoncé des abus sexuels commis par des prêtres catholiques et pour avoir poursuivi le laboratoire Purdue, fabricant de l’OxyContin, un puissant opiacé.