L’Assemblée nationale saisit le parquet de Paris concernant Aurore Bergé pour « faux témoignage »
Ce mercredi 9 octobre, l’Assemblée nationale a signalé au parquet de Paris les déclarations d’Aurore Bergé, accusée de « faux témoignage » après avoir nié tout lien personnel avec la responsable de la fédération des crèches privées lors d’une commission d’enquête.
Un bureau en désaccord
Le Bureau de l’Assemblée nationale a examiné ce matin une demande de saisine de la justice contre l’ancienne ministre des Solidarités et des Familles. Cette « demande d’engagement de poursuites » a été approuvée par 10 voix en faveur et 9 contre, dans un contexte où la gauche détient une majorité au sein de cette instance. Selon des informations d’AFP, corroborées par H24 MEDIA, le Bureau a donné son accord pour transmettre le dossier au parquet.
Réactions d’Aurore Bergé
Aurore Bergé a exprimé son mécontentement sur X (anciennement Twitter) en déclarant : « Le NFP, majoritaire au bureau de l’Assemblée nationale, a sans surprise décidé de se soumettre à LFI et sa demande infondée à mon encontre. La gauche n’en finit plus son naufrage politique et démocratique. Next. »
Les accusations à l’encontre d’Aurore Bergé ont émergé à la suite des révélations contenues dans le livre *Les Ogres* de Victor Castanet. Des députés de gauche ont mis en cause l’ancienne ministre pour « faux témoignage » à propos de ses déclarations devant la commission d’enquête en novembre dernier.
Des accusations de proximité
Interrogée sur ses relations avec Elsa Hervy, déléguée de la fédération française des entreprises de crèches, Aurore Bergé a reconnu l’avoir rencontrée en 2008 lors de leur passage à l’UMP, tout en affirmant qu’elle n’avait pas entretenu de relation depuis lors. Cependant, *Les Ogres* avancent des allégations contraires, indiquant qu’elles auraient échangé des « éléments de langage ».
Une commission d’enquête sous tension
Ce livre révèle également des pratiques préoccupantes au sein des crèches privées, évoquant des problèmes de maltraitance, de pression financière, et de burnout parmi le personnel. À la suite de plusieurs scandales, des députés de La France insoumise avaient appelé à la création d’une commission d’enquête, ce que la droite et une grande partie du camp présidentiel avaient initialement rejeté.
Bien que la commission ait été constituée, ses travaux se déroulent dans un climat tendu. Le projet de rapport, publié en mai dernier, a été qualifié de « système à bout de souffle » par la rapporteuse Sarah Tanzilli, tandis que La France insoumise l’accuse de protéger les intérêts du secteur privé lucratif.
Démarche judiciaire contre Victor Castanet
En réponse aux accusations, Aurore Bergé a annoncé son intention de déposer une plainte pour diffamation contre Victor Castanet, quelques semaines après la publication de *Les Ogres*. Elle a également assuré avoir renforcé la culture du contrôle dans le secteur des crèches.
Mathilde Panot, présidente des députés insoumis, a quant à elle affirmé : « On ne copine pas avec les lobbys qui maltraitent les enfants quand on est ministre en charge de la petite enfance. » Cette affaire met en lumière les tensions et les enjeux politiques entourant la gestion des crèches en France.