Suspension temporaire des tarifs douaniers entre les États-Unis, le Canada et le Mexique

Le président américain Donald Trump a annoncé, lundi 3 février, la suspension des droits de douane imposés au Canada et au Mexique pour une période d’au moins 30 jours. Cette décision fait suite à des discussions avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, dans un contexte de tensions commerciales croissantes.

Une guerre commerciale en suspens

Initialement, Donald Trump avait décrété une hausse des tarifs douaniers de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique, justifiant cette mesure par des inquiétudes liées au trafic de drogue et à l’immigration clandestine. Cette annonce avait suscité une vive réaction des deux voisins, menaçant de riposter avec des mesures similaires.

Cependant, après un week-end de négociations, Justin Trudeau et Claudia Sheinbaum ont obtenu un moratoire d’un mois sur ces sanctions économiques. « Le Canada prend de nouveaux engagements pour renforcer la sécurité de sa frontière et lutter contre le trafic de fentanyl », a déclaré Justin Trudeau. Il a annoncé la nomination d’un responsable de la lutte contre cette drogue, l’ajout des cartels mexicains à la liste des entités terroristes et la création d’une force conjointe américano-canadienne contre le crime organisé.

Des conséquences économiques immédiates

L’annonce initiale des tarifs douaniers a eu un impact immédiat sur les marchés financiers. Lundi matin, les bourses asiatiques ont chuté : Tokyo a enregistré une baisse de 2,66 %, Séoul de 2,52 % et Sydney de 1,79 %. En Europe, Paris a perdu 2,01 %, Francfort 2,13 %, Londres 1,27 % et Milan 1,73 %.

Face à cette incertitude économique, Donald Trump a admis pour la première fois que sa politique protectionniste pourrait avoir un impact sur les consommateurs et les entreprises américains. Néanmoins, il s’est dit « très satisfait de ce premier résultat » et espère que ces négociations aboutiront à un accord commercial final.

Un compromis fragile

Du côté mexicain, Claudia Sheinbaum a annoncé le renforcement de la frontière nord avec 10 000 membres supplémentaires de la Garde nationale pour contrer le trafic de drogues, notamment le fentanyl. En contrepartie, les États-Unis se sont engagés à lutter contre le trafic d’armes vers le Mexique, un sujet de préoccupation majeur pour les autorités mexicaines.

Alors que ce compromis temporaire apaise les tensions commerciales, il reste à voir si un accord définitif pourra être trouvé d’ici la fin de la période de suspension. Les enjeux sont élevés, tant pour la stabilité économique nord-américaine que pour l’équilibre politique entre ces trois nations interdépendantes.