Donald Trump lance le “Dôme d’or”, un ambitieux bouclier antimissiles pour sécuriser le territoire américain

Depuis le Bureau ovale, Donald Trump a officialisé mardi 20 mai la construction d’un nouveau système de défense antimissiles, baptisé le “Dôme d’or”, inspiré du célèbre “Dôme de fer” israélien. Cette annonce, présentée comme un investissement “générationnel dans la sécurité de l’Amérique”, intervient quelques mois après la signature d’un décret en janvier dernier visant à développer un dispositif de protection totale du territoire américain.

Un projet colossal à 175 milliards de dollars

Le président américain a affirmé que le système serait opérationnel d’ici la fin de son mandat et que sa construction coûterait environ 175 milliards de dollars une fois achevée. Le Canada a déjà été annoncé comme partenaire de cette initiative. “Nous avons officiellement sélectionné une architecture pour ce système dernier cri”, a déclaré Donald Trump, soulignant que ce dispositif serait capable “d’intercepter des missiles, même s’ils sont lancés depuis d’autres parties du monde”.

Une inspiration israélienne, des ambitions globales

L’expression “Dôme d’or” fait écho au “Dôme de fer” israélien, un système en service depuis 2011, conçu initialement pour intercepter les roquettes, missiles à courte et moyenne portée, ainsi que les drones. Avec un taux d’interception estimé à 90 % par l’entreprise Rafael, ce dispositif a démontré son efficacité face aux menaces venues notamment de Gaza et du Liban. Israël avait d’abord développé ce système seul après la guerre de 2006, avant de recevoir un appui technique et financier massif des États-Unis.

Néanmoins, des experts mettent en garde : ces systèmes sont à l’origine destinés à contrer des attaques régionales, et non des missiles balistiques intercontinentaux. La faisabilité technique d’un “Dôme de fer américain” global reste donc sujette à débat.

Un contexte géopolitique tendu

L’initiative américaine a suscité des critiques immédiates de la part de la Chine et de la Russie, qui voient dans ce projet une résurgence de la stratégie de “guerre des étoiles” défendue par Ronald Reagan pendant la Guerre froide. Selon la dernière évaluation stratégique du Pentagone (Missile Defense Review), la modernisation des arsenaux russes, l’essor des missiles balistiques et hypersoniques chinois, mais aussi les capacités croissantes de la Corée du Nord et de l’Iran, justifient ce renforcement.

La menace des drones, déjà déterminante dans la guerre en Ukraine, est également mise en avant. Ces dernières années, les États-Unis ont accumulé de l’expérience dans la neutralisation de missiles et de drones, que ce soit en Ukraine, au Proche-Orient ou face aux attaques des Houthis contre leurs navires, soutenus par l’Iran.