Trump demande l’annulation de sa condamnation dans l’affaire Stormy Daniels, invoquant la grâce présidentielle de Hunter Biden
L’équipe juridique de Donald Trump, estimant que les récents propos de Joe Biden constituaient « une condamnation du propre ministère de la Justice du président », a plaidé ce mardi pour l’annulation de la condamnation pénale historique du républicain dans l’affaire Stormy Daniels.
En s’appuyant sur la grâce présidentielle accordée par Joe Biden à son fils Hunter, Trump a officiellement demandé à la justice new-yorkaise d’annuler sa condamnation. Selon un document judiciaire rendu public le 3 décembre, l’ancien président et potentiel futur chef de l’État espère faire annuler le verdict de mai qui l’avait déclaré coupable d’avoir dissimulé des paiements visant à faire taire une actrice de films pour adultes avant l’élection présidentielle de 2016. Trump continue de nier fermement les faits.
Une affaire longue et controversée
Trump a toujours qualifié cette affaire de « bidon », accusant ses adversaires démocrates de manipuler la justice à des fins politiques. La sentence a été reportée à plusieurs reprises, son équipe juridique multipliant les recours pour contester le verdict.
La grâce de Hunter Biden au cœur de la défense
Dans un document de 70 pages dévoilé ce mardi, les avocats de Trump, Todd Blanche et Emil Bove — qui ont été désignés pour occuper des postes clés au sein du futur ministère de la Justice envisagé par Trump — demandent que « le tribunal annule immédiatement l’inculpation et le verdict du jury ».
Cette requête s’appuie sur un événement politique majeur survenu la veille : la grâce présidentielle accordée dimanche par Joe Biden à son fils Hunter. Celui-ci avait été reconnu coupable de possession illégale d’arme à feu et de fraude fiscale dans deux affaires distinctes.
Cette grâce exceptionnelle, couvrant une période de dix ans et accordée avant même que les peines de Hunter Biden ne soient prononcées, a suscité l’indignation des républicains et un certain malaise chez les démocrates.
« En décidant hier (dimanche) d’une grâce décennale pour Hunter Biden couvrant tous ses crimes ou délits, qu’ils fassent l’objet de poursuites ou non, le président Biden a affirmé que son fils avait été ‘pointé du doigt, accusé injustement’ et ‘traité différemment’, » écrivent Blanche et Bove en citant les propos de Biden qui a dénoncé une « erreur judiciaire ».
Une critique du ministère de la Justice
Les avocats de Trump y voient une « condamnation implicite du propre ministère de la Justice de Joe Biden », qu’ils accusent d’avoir « coordonné et supervisé la chasse aux sorcières politique et l’ingérence électorale contre le président Trump ».
Déjà condamné une fois au pénal et deux fois au civil, Donald Trump a vu sa situation judiciaire fédérale considérablement s’éclaircir grâce à l’abandon de plusieurs procédures pénales, notamment à la suite de sa réélection et d’une décision historique de la Cour suprême, élargissant les prérogatives d’immunité présidentielle.
L’affaire Stormy Daniels reste néanmoins l’un des derniers obstacles judiciaires majeurs sur la route du retour politique de Donald Trump.