Un important dispositif de gendarmerie sera mis en place pour bloquer l’accès au hameau du Haut-Vernet. Certains habitants convoqués par les enquêteurs se montrent “sereins”, tandis que le maire craint une “pression médiatique très intense”
Depuis lundi, les allées et venues se multiplient entre le bas du village et le hameau du “Haut”, qui sera au centre de toutes les discussions ce jeudi 28 mars lors de la “remise en situation” dans le cadre de l’enquête sur la disparition d’Émile.
Les gendarmes, principalement affiliés à la compagnie de Barcelonnette, ont déjà investi les lieux. “Il s’agit de reconnaissances qui nous permettront de sécuriser le hameau du Haut-Vernet ce jeudi”, confirme le colonel Pierre-Yves Bardy.
Le commandant du groupement de gendarmerie des Alpes-de-Haute-Provence a pour unique objectif de “fermer hermétiquement le hameau afin de permettre aux enquêteurs et aux magistrats de travailler dans des conditions optimales”.
Un dispositif de gendarmerie exceptionnel
Cet acte d’enquête se démarque nettement de tout ce qui a été réalisé au Vernet depuis la disparition d’Émile. La section de recherches (SR) de Marseille a sollicité le soutien d’un escadron entier de gendarmerie mobile.
Ainsi, soixante militaires d’Orange seront déployés dans les prochaines heures, en complément des gendarmes locaux, afin de sécuriser le hameau du Haut-Vernet et d’empêcher toute intrusion.
Les habitants convoqués à la “remise en situation” se rendront sur place par leurs propres moyens. La plupart d’entre eux sont déjà sur les lieux pour éviter toute rencontre fortuite avec des journalistes qui pourraient immortaliser leurs expressions tendues derrière des pare-brise balayés par les essuie-glaces. En effet, de la pluie est prévue ce jeudi matin au Vernet.
Pour éviter tout risque d’intrusion indésirable dans le hameau, les enquêteurs envisagent de mettre en place un double barrage. Un premier contrôle avec vérification d’identité sera effectué au Vernet, suivi d’un second deux kilomètres plus loin, à l’entrée du Haut-Vernet, afin de s’assurer qu’aucune personne non convoquée ne se soit glissée dans le convoi.
Craignant la présence clandestine d’un journaliste dans le hameau, les enquêteurs ont pris toutes les précautions nécessaires. Une erreur serait malvenue, d’autant plus qu’il s’agit du jour où, par pur hasard du calendrier, le général Arnaud Browaëys, commandant de tous les gendarmes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, effectue une inspection à Digne-les-Bains.
Selon nos sources, il n’a pas prévu de se rendre au Vernet. En revanche, les juges d’instruction ainsi que le colonel Christophe Berthelin, chef de la section de recherches de Marseille, n’hésitent pas à accompagner leurs équipes pour ces événements marquants.
Cette action judiciaire marque une nouvelle phase de l’enquête, survenue huit mois et demi après la mystérieuse disparition du garçonnet de deux ans et demi le 8 juillet dernier. L’objectif est de réunir ces individus dans le même cadre temporel pour examiner la concordance des différents récits, en particulier ceux des membres de la famille du jeune garçon. Celui-ci était sous la garde de ses grands-parents, résidant dans leur maison de vacances en compagnie de plusieurs de ses oncles et tantes, eux-mêmes enfants ou adolescents.
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