Disparition d’Émile : Six mois de recherche et d’enquête, le point sur les avancés et les considérations pour ne pas abandonner

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Émile, 2 ans et demi, disparu depuis six mois dans les Alpes-de-Haute-Provence et le mystère persiste

L’une des affaires les plus marquantes de 2023 demeure irrésolue six mois après la disparition d’Émile, le samedi 8 juillet, vers 17 heures, au Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. En vacances chez ses grands-parents maternels dans un hameau de 25 habitants, situé à 1 200 mètres d’altitude, le garçonnet a mystérieusement disparu. Malgré la rapidité du signalement et la petite taille du hameau, aucune piste suivie n’a abouti, plongeant ses parents dans la détresse. Un appel à la prière a été lancé sur Facebook le jour de Noël par ce couple catholique, espérant des réponses sur le sort d’Émile.

Les recherches, alliant méthodes traditionnelles et techniques de pointe de la gendarmerie, se sont poursuivies sans relâche depuis les premières heures de la disparition. Le garçonnet a été vu pour la dernière fois peu de temps après sa sieste, à l’extérieur de la maison secondaire où la famille passe ses congés estivaux depuis deux décennies. Sa mère, l’aînée d’une fratrie de 10 enfants, était ce jour-là avec son conjoint dans la région marseillaise. Lorsque les grands-parents se sont apprêtés à partir en balade, Émile était introuvable, créant un mystère que ni la gendarmerie ni la justice n’ont pu résoudre jusqu’à présent.

L’enquête sur la disparition d’Émile se poursuit

L’enquête concernant la disparition d’Émile, ouverte initialement pour disparition inquiétante à Digne-les-Bains, a été rapidement transférée à deux juges d’instruction d’Aix-en-Provence et requalifiée en motifs criminels pour “enlèvement” et “séquestration”. À ce jour, les deux juges d’instruction supervisent toujours les investigations, avec la collaboration de 15 enquêteurs de la section de recherches de Marseille, qui travaillent sans relâche sur l’affaire.

Diverses actions ont été entreprises dans le cadre de l’enquête, telles que le ratissage de 97 hectares de champs, bois et terrains escarpés, l’analyse des données téléphoniques de toutes les personnes ayant borné vers le hameau le jour de la disparition, ainsi que la perquisition de nombreuses maisons dans le Haut-Vernet et les villages environnants.

Des analyses sont toujours en cours, notamment celles des éléments recueillis lors des perquisitions du 7 novembre dernier, impliquant la résidence secondaire des grands-parents d’Émile. Bien que des ordinateurs et des téléphones aient été saisis, aucun élément probant n’a été découvert. Les enquêteurs se concentrent actuellement sur toutes les personnes présentes dans le hameau au moment des faits.

Trois pistes demeurent à l’étude dans l’enquête : un éventuel accident suivi de la dissimulation du corps, un enlèvement par une personne de passage, et enfin, la piste familiale. Bien que de nombreuses hypothèses aient été écartées au fil des investigations, aucune garde à vue n’a été effectuée jusqu’à présent.

En octobre, un jeune agriculteur de 16 ans a été soumis à plusieurs perquisitions en raison de son comportement suspect dans le village, associé à une dispute avec le grand-père d’Émile le matin de la disparition. Cependant, aucune preuve concluante n’a été trouvée contre lui, et ses proches ont dénoncé un prétendu “acharnement” de certains habitants du village.

Exploration de pistes, “bruits de couloirs” et méfiances

Mi-novembre, une opération étendue de perquisitions est orchestrée par une cinquantaine de gendarmes dans le hameau et six autres départements, visant à récupérer des données informatiques et téléphoniques. Les enquêteurs identifient désormais les personnes présentes au Haut-Vernet et au Vernet le 8 juillet 2023, incluant les vacanciers. Une source proche du dossier explique : “Nous cherchons à nous intéresser à toutes ces personnes, d’où les perquisitions dans d’autres départements.”

Le maire, François Balique, exclut toute implication d’un habitant du village dans la disparition. À l’automne, il affirmait à France Télévisions : “Ce n’est certainement pas quelqu’un du village, c’est comme dans une famille, on se connaît.” Alors que l’hiver s’installe, le colonel Martin Patier espère des réponses dans un dossier où hypothèses, rumeurs et soupçons se multiplient. Pilote d’hélicoptère ayant quadrillé la zone après la disparition, il envisage de survoler à nouveau le secteur après la fonte de la neige, soulignant : “Dans une grande partie des forêts françaises, les feuilles tombent, on a moins ce couvert végétal, on voit plus facilement à travers. Peut-être que de revenir l’hiver permettra de distinguer un sac, un vêtement d’une couleur particulière et d’orienter les recherches.”

“Même si le temps passe, puisque nous arrivons aux six mois de la disparition du petit Emile, il n’en demeure pas moins que les investigations et vérifications, encore nombreuses, se poursuivent”, affirme une source proche de l’enquête à H24 MEDIA. Dans leur message diffusé par Famille chrétienne, les parents d’Emile évoquent “cette affreuse angoisse” qui leur “broie le cœur”. En l’absence d’avancées significatives, ils en appellent aux éventuels responsables : “Par pitié, s’il est vivant, ne nous laissez pas vivre sans lui, rendez-le-nous ! Par pitié, s’il est mort, dites-nous où il se trouve, rendez-le-nous, ne nous laissez pas sans une tombe pour nous recueillir !”

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