L’enquête supplémentaire demandée en février dernier dans l’affaire Delphine Jubillar est désormais clôturée. Ce jeudi 20 juin, la cour d’appel de Toulouse se penchera sur les résultats de ces investigations complémentaires, ainsi que sur le renvoi aux assises de Cédric Jubillar, le mari de l’infirmière disparue, une décision vivement contestée par ses avocats
En février, les juges avaient ordonné un supplément d’information visant à vérifier certains éléments, dont une conversation téléphonique suspecte entre une femme et son fils, un ancien détenu condamné pour tentative de meurtre qui avait été incarcéré dans la même prison que Cédric Jubillar. Les enquêteurs ont également examiné les déclarations d’une médium affirmant avoir eu des visions de Delphine Jubillar. Cependant, aucune de ces pistes n’a abouti selon Jean-Baptiste Alary, un des avocats de la défense, qui indique que « le supplément d’information n’a apporté aucun élément significatif ».
Lors de l’audience de jeudi, la chambre de l’instruction étudiera donc ces nouveaux éléments d’enquête peu concluants, mais se penchera également sur l’appel formé contre l’ordonnance de mise en accusation de Cédric Jubillar. En novembre 2023, après plus de 2 ans d’investigations, les juges avaient décidé de le renvoyer devant la cour d’assises du Tarn pour être jugé pour le meurtre de son épouse, avec laquelle il était en instance de divorce.
Dans cette affaire sans corps, sans aveux ni témoin, les enquêteurs restent persuadés que cet homme de 37 ans a tué Delphine Jubillar, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 pendant le couvre-feu lié au Covid-19. Mais la défense de M. Jubillar, qui clame son innocence, conteste fermement ce renvoi aux assises
Par ailleurs, l’audience abordera la question de la détention provisoire de Cédric Jubillar. Écroué depuis juin 2021, il aurait dû être libéré mardi après 3 ans de détention, durée maximale en l’absence de condamnation. Mais le supplément d’information a remis les compteurs à zéro selon son avocat : « la durée de détention est désormais soumise à un délai raisonnable ». Sauf nouvelle décision, M. Jubillar pourrait donc rester incarcéré jusqu’à un éventuel procès devant la cour d’assises d’Albi, envisagé au premier semestre 2025.