Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les recherches menées par Didier Raoult sur le traitement du Covid, largement considérées comme le « plus grand essai thérapeutique sauvage connu » par de nombreux médecins, auraient nécessité une évaluation favorable d’un comité de protection des personnes ainsi qu’une autorisation de sa part pour être réalisées.
Les autorités sont déterminées à prendre des mesures vis-à-vis de Didier Raoult, qui a été accusé de multiples dérives par de nombreux médecins. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé a H24 qu’elle envisageait de saisir la justice concernant la dernière publication cosignée par l’ancien directeur de l’IHU de Marseille, qui a été mise en ligne sur la plateforme de prépublications MedRxiv le 4 avril.
Cette étude, qui a été qualifiée de « plus grand essai thérapeutique sauvage connu » par seize sociétés savantes de médecine, a suivi plus de 30 000 patients atteints du Covid et traités à l’IHU entre le 2 mars 2020 et le 31 décembre 2021. Les résultats montrent une association entre la prise d’hydroxychloroquine, avec ou sans azithromycine, et une diminution de la mortalité. Cependant, plusieurs scientifiques ont souligné un biais majeur dans ces résultats : les patients présentant un risque cardiaque n’ont pas reçu le traitement.
L’ANSM souligne une infraction plus grave : la non-conformité à la réglementation. Selon elle, « après analyse, nous confirmons que cette étude peut être qualifiée de recherche impliquant la personne humaine (RIPH) de catégorie 1. Par conséquent, elle aurait dû obtenir un avis favorable d’un comité de protection des personnes (CPP) et une autorisation pour être mise en œuvre », nous informe-t-elle. C’est pourquoi l’ANSM a l’intention de saisir la justice, comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises par le passé concernant d’autres présumées dérives à l’IHU.
La prépublication sera-t-elle bientôt retirée ?
Dans un communiqué rendu public mercredi, le parquet de Marseille, qui avait ouvert une première enquête concernant d’autres éléments en juillet, a indiqué que « les faits relatifs à la prise en charge thérapeutique de la tuberculose et de la Covid-19 font actuellement l’objet d’une analyse complémentaire, notamment en raison de développements récents ».
Sous la pression de la direction des hôpitaux marseillais, Didier Raoult et les co-auteurs de cette pré-publication ont annoncé vendredi leur décision de la dépublier.
« Par solidarité avec le Pr Lagier, menacé par la direction, tous les auteurs (y compris moi) du pré-print, qui suscite tant d’inquiétudes en montrant la possibilité de traitement, ont décidé de le retirer. Nous ne voulons pas laisser croire à une trahison de sa part et souhaitons protéger les plus jeunes », a déclaré Didier Raoult dans un tweet vendredi soir.
Mercredi dernier, lors d’une séance au Sénat où il était interpellé par Bernard Jomier (écologiste, apparenté PS) sur « l’inertie des pouvoirs publics » face aux dérives de l’IHU de Marseille sous l’ère Raoult, le ministre de la Santé François Braun a évoqué la possibilité de sanctions à l’encontre de ces co-auteurs.
Dans leur tribune, les sociétés savantes ont exprimé leur regret quant à « l’absence de réaction des institutions » face aux traitements administrés par les équipes de l’IHU aux patients atteints de Covid-19, malgré l’absence de preuves d’efficacité et en violation des recommandations officielles.
A Lire Dans l’Actualité
Sorry, we couldn't find any posts. Please try a different search.