Il s’agit de l’ancien directeur général et de l’ancien directeur financier d’Orpea placés en détention provisoire suite à une plainte de l’entreprise pour des “malversations” internes.
Deux anciens dirigeants du groupe privé Orpea ont été placés en détention provisoire suite à l’ouverture d’une information judiciaire couvrant des chefs d’accusation tels que l’abus de confiance, l’escroquerie, l’abus de biens sociaux, le blanchiment en bande organisée et la corruption, a déclaré le parquet de Nanterre à l’AFP. Les personnes concernées sont l’ancien directeur général et l’ancien directeur financier du groupe.
L’ex-directeur général délégué du groupe d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) privés, quant à lui, a été placé sous contrôle judiciaire. Une enquête préliminaire avait été ouverte en mai 2022 suite à des plaintes déposées par Orpea, dénonçant des “malversations” internes présumées impliquant “d’anciens hauts cadres dirigeants”, a précisé le parquet dans un communiqué.
Des opérations financières suspectes et des révélations troublantes
Les trois individus ont été placés en garde à vue mardi, puis ont comparu devant les juges d’instruction du pôle économique et financier du tribunal judiciaire de Nanterre. La plainte déposée par Orpea contre X en avril 2022 visait, selon l’entreprise, des faits et des opérations passées “susceptibles de soulever des questions quant à l’intérêt social d’Orpea et découverts à la suite d’investigations internes”.
Selon une enquête de Mediapart et du collectif de journalistes Investigate Europe publiée en mai 2022, la holding luxembourgeoise Lipany, créée en 2007, aurait accumulé 92 millions d’actifs, principalement des parts dans de nombreux Ehpad et cliniques gérés par Orpea en France et dans trois autres pays européens, tout en menant des opérations financières douteuses. Mediapart rapporte que Lipany est détenue par Roberto Tribuno, un comptable et conseiller fiscal qui a occupé un poste de direction chez Orpea en Italie. La holding ne réalise presque aucun bénéfice, n’a jamais distribué de dividendes et ses activités sont financées intégralement par la dette, dans des conditions opaques, selon l’enquête.
Orpea lui-même soupçonne que les opérations effectuées avec la société luxembourgeoise ont pu servir à détournement de fonds, souligne Mediapart. En plus de l’information judiciaire concernant ces malversations, Orpea fait également l’objet de plusieurs enquêtes préliminaires, notamment pour maltraitance institutionnelle et infractions financières. Le groupe est également sous le coup d’une enquête pour “faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée”.
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