Kakhovka : A qui peut profiter la destruction du barrage hydroélectrique ?

Moscou et Kiev se rejettent mutuellement la responsabilité de la destruction partielle d’un important barrage hydroélectrique situé sur le fleuve Dniepr.  L’attaque contre le barrage complique davantage la contre-offensive ukrainienne déjà en cours. Les conséquences de cet acte de destruction sont graves, non seulement sur le plan humain et environnemental, mais aussi sur le plan géopolitique, exacerbant les tensions entre les deux pays et menaçant la stabilité de la région.

L’Ukraine a accusé la Russie d’avoir de commettre un « crime de guerre » en procédant à la destruction du barrage de Nova Kakhovka. Cette explosion, survenue dans la nuit du lundi, a entraîné des inondations le long des rives du Dniepr, le plus grand fleuve d’Ukraine, dans la région de Kherson. Selon les autorités ukrainiennes, l’objectif de la Russie était d’entraver la progression des soldats ukrainiens qui envisageaient une contre-offensive en traversant le fleuve. Bien que Kiev et Moscou se renvoient mutuellement la responsabilité de cette destruction, la majorité des éléments matériels semblent indiquer que la Russie est impliquée dans cet acte que certains qualifient de terroriste.

Une menace, des faits, un « coupable »

La destruction de la centrale hydroélectrique sur le Dniepr, attribuée aux Russes, ne laisse que peu de doutes quant à l’identité des auteurs de cette attaque. Les dégâts considérables infligés aux bâtiments et aux portes d’eau, nécessitant l’utilisation d’une quantité importante d’explosifs, excluent la possibilité d’une simple frappe d’artillerie. Il est donc fort probable que le barrage ait été intentionnellement miné, et seules les forces russes avaient accès à l’ouvrage depuis la rive gauche du fleuve. Il convient de rappeler que la destruction du barrage de Khakovka par dynamitage était déjà une menace brandie par la Russie à l’automne dernier, alors que l’armée ukrainienne progressait en direction de Kherson.

Du point de vue tactique, la destruction du barrage et l’inondation conséquente de la plaine jusqu’au port de Kherson sont parfaitement cohérentes avec les intérêts russes. Cette inondation entravera considérablement le passage de l’armée ukrainienne, notamment des unités lourdes, car le Dniepr est désormais infranchissable sur plusieurs kilomètres en amont et en aval. Le barrage et la route qui le traversait constituaient l’un des principaux axes d’accès vers le sud de la région de Kherson, et plus loin, vers la Crimée. Ce chemin aurait pu être emprunté par l’armée ukrainienne pour mener sa contre-offensive majeure. En inondant la zone, l’armée russe rend pratiquement impossible toute tentative d’offensive en provenance de Kherson, renforçant ainsi la défense de ses positions dans l’ouest des territoires qu’elle occupe en Ukraine, en particulier en Crimée.

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