La France Insoumise réussit une première étape : la proposition de destitution de Macron jugée recevable
17 septembre 2024 – La France Insoumise marque un tournant aujourd’hui avec l’acceptation de la proposition de résolution visant à la destitution du président Emmanuel Macron. Le Bureau de l’Assemblée nationale a validé cette proposition par 12 voix contre 10, inaugurant ainsi le début d’un processus parlementaire complexe. Cependant, cette victoire initiale est loin de garantir un départ imminent de Macron de l’Élysée.
Première étape validée avec succès
Ce matin, le Bureau de l’Assemblée nationale, équivalent d’un conseil d’administration au Palais-Bourbon, a approuvé la recevabilité de la procédure de destitution. Cette décision marque une étape importante dans le cheminement de la proposition déposée par 81 députés de La France Insoumise, des écologistes et des communistes.
Prochaine phase : transmission à la Commission des lois
La proposition sera désormais transmise à la Commission des Lois, bien que sans agenda fixe pour son examen. Cette commission jouera un rôle clé dans l’étude et l’éventuelle recommandation du texte. Si le texte est voté en commission, il devra être inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée dans les 13 à 15 jours suivants.
Changements de position au Parti Socialiste
Bien que les députés socialistes n’aient pas signé la proposition, une réunion lundi soir a conduit les représentants socialistes au Bureau à approuver sa recevabilité. Christine Pirès-Beaune, Iñaki Echaniz, et Sophie Pantel ont ainsi soutenu le texte, un tournant notable après la pression exercée par Jean-Luc Mélenchon lors de la fête de l’Humanité. Cependant, les socialistes se sont clairement distanciés de l’adoption finale du texte, annonçant leur intention de voter contre à l’Assemblée.
Perspectives incertaines pour la proposition
Le chemin reste semé d’embûches : la proposition devra obtenir l’approbation des deux tiers des députés, soit 385 voix, après son passage en commission des Lois. Compte tenu de la configuration actuelle de l’Assemblée, cet objectif semble difficile à atteindre, même avec le soutien modéré des socialistes.
Les macronistes pourraient également tenter de faire obstacle à la commission des Lois, en invoquant une décision du Conseil constitutionnel pour éviter le débat à l’Assemblée. Si la proposition atteint l’hémicycle et y est adoptée, elle sera ensuite examinée par le Sénat, où la majorité de droite et centre-droit rend le succès encore plus improbable.
Une première historique pour l’Assemblée
Malgré les nombreux obstacles restants, La France Insoumise se réjouit de cette première victoire. Si le texte parvient à l’hémicycle, ce sera une première dans l’histoire de la Vème République, avec les députés confrontés à la question de la destitution d’un président en exercice. Antoine Léaument, député LFI, a salué ce développement comme une « riposte parlementaire au coup de force d’Emmanuel Macron, » tandis que Mathilde Panot, la dirigeante du groupe, a qualifié l’événement d' »inédit. »
Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l’avenir de cette procédure exceptionnelle, alors que la France Insoumise continue de naviguer à travers les défis parlementaires.