Dernière ligne droite pour le Grand Oral : Une épreuve qui vise à évaluer les capacités de réflexions et d’argumentations des élèves de terminale

Le Grand Oral est un exercice évaluatif qui fait partie des épreuves du baccalauréat en France depuis 2021. Mais qu’en est-il exactement ? H24 fait le point sur les temps forts de cette épreuve

Le Grand Oral est une épreuve qui vise à évaluer les compétences orales, la capacité de réflexion et d’argumentation des élèves de terminale. Les candidats doivent présenter un projet qu’ils ont réalisé au cours de l’année et répondre aux questions d’un jury composé de professeurs.

L’épreuve est notée sur 20 points, avec une pondération équivalente à celle des autres épreuves du baccalauréat (coefficient 10 pour les séries générales et technologiques, coefficient 14 pour la série professionnelle). La note obtenue au Grand Oral compte donc pour une part importante de la note finale du baccalauréat.

Lors de l’épreuve, les candidats disposent de 20 minutes de présentation, suivies d’un entretien de 20 minutes avec le jury. Ils peuvent utiliser des supports visuels tels que des diaporamas, des vidéos ou des maquettes pour appuyer leur présentation. L’objectif est de montrer sa capacité à présenter de manière claire et structurée son projet, à défendre ses idées et à répondre aux questions de manière argumentée.

Une épreuve largement contrastée

À partir de ce lundi 19 et jusqu’au 30 juin prochain, les épreuves du grand oral du baccalauréat général et technologique sont en cours. Depuis 2021, les enseignants sont chargés de superviser cette épreuve, mais certains se sentent parfois complètement inutiles.

La pression est encore plus forte, le temps d’apprentissage est réduit et les sujets de spécialité sont dignes d’un niveau universitaire. Ce nouveau format de baccalauréat, censé simplifier les épreuves, est considéré comme particulièrement difficile par les enseignants.

Le processus du grand oral : comment ça fonctionne

En classe de seconde, les élèves doivent choisir trois spécialités qu’ils étudieront en première et en terminale. Ce choix est déterminant pour leur orientation future. Cependant, comme le souligne Annie Bécret du SNES-FSU, « contrairement à ce qui avait été initialement communiqué par le Ministère, les élèves ne peuvent pas choisir n’importe quelles spécialités. Par exemple, si un élève choisit les mathématiques et les arts plastiques, et qu’il souhaite étudier le droit à l’université en terminale, ses vœux ne seront pas validés sur Parcoursup. Et à 15 ans, ils ne savent pas forcément quel métier ils veulent exercer. » Cela crée une première pression.

Les élèves doivent choisir trois spécialités dès la fin de la seconde, pour ensuite en garder deux en terminale. « Il n’y a aucune logique à cela », souligne encore Annick Bécret. Ces spécialités ont été introduites avec la réforme Blanquer et sont devenues la priorité de l’enseignement pour les élèves de première et de terminale. Selon cette professeure, l’apprentissage général a été relégué au second plan. « Une fois les spécialités choisies, le reste du programme est en tronc commun et nos heures dédiées à ces matières ont diminué. Le Ministère avait même supprimé les mathématiques en dehors de la spécialité. Aujourd’hui, il fait marche arrière en réintroduisant les mathématiques dans l’enseignement commun à partir de la rentrée prochaine. » D’autant qu’à chaque ministre son lot de changement, parfois peu compréhensible. Sans doute veulent-ils juste « montrer une trace de leur passage », nous laisse-t-elle entendre.

Les enseignants ont dû revoir leur approche des programmes communs et la gestion de ces matières prioritaires. Leur objectif est de préparer les nouveaux examens écrits ainsi que le grand oral, car tout est lié. Les deux spécialités en terminale donnent lieu à des épreuves écrites. « Cependant, ces épreuves ne sont pas organisées simultanément pour tous les élèves. Ce qui peut paraître anormal, car les sujets ne sont pas communs et cela peut créer des inégalités. »

Un jury spécialisé et bienveillant

Le jour de l’examen, le candidat au baccalauréat doit présenter au jury deux idées de sujets, tirées des deux spécialités qu’il a étudiées et validées au préalable par ses professeurs. Ce sont ensuite les examinateurs qui choisissent l’une de ces idées. L’élève en terminale doit ensuite élaborer son travail en analysant, en critiquant et en utilisant un vocabulaire adapté et recherché. Il doit également se préparer à toutes les questions du jury. Le candidat dispose de 5 minutes pour présenter son exposé, suivi de 10 minutes de questions-réponses avec les deux professeurs. Les 5 dernières minutes sont consacrées à son orientation future. Un temps qui parait bien dérisoire.

Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a récemment exprimé son souhait de redonner de l’importance au mois de juin. « Nous devons travailler sur cette question et prendre les mesures nécessaires à l’automne pour que le troisième trimestre de l’année prochaine soit un trimestre de travail, un trimestre utile », a-t-il déclaré à l’AFP.

Cependant, il est difficile d’envisager de telles mesures avec les élèves de terminale.

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