C’est sans aucun doute la raison qui a poussé Yannick Morez à démissionner de son poste de maire de Saint-Brévin-les-Pins en Loire Atlantique. L’incendie criminel dont il a fait l’objet en mars dernier aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus dramatiques si des voisins n’étaient pas venus sonner à sa porte pour l’avertir de ce qui se passait. Il avait, par ailleurs, déjà fait part de menaces en raison de son soutien pour un projet de centre d’accueil pour migrants.
Des mois de tension ont eu raison de Yannick Morez, le maire divers gauche de Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique, a fini par donner sa démission, alors qu’il avait subi un incendie criminel.
« Ce mardi 9 mai, j’ai adressé à monsieur le préfet de Loire-Atlantique un courrier l’informant de mon souhait de démissionner de mon mandat de maire de Saint-Brévin-les-Pins », a annoncé l’élu mercredi sur la page Facebook de sa commune.
Cette décision je l’ai prise « pour des raisons personnelles » a-t-il confié à H24 et d’évoquer dans le même temps « l’incendie criminel à son domicile » perpétré en mars dernier et aussi par une manque évident du soutien de l’État.
Des individus ont incendié son domicile
En date du 22 mars, alors que l’élu dormait chez lui avec son épouse, des individus ont mis le feu à son domicile. Et les dégâts sont important avec deux véhicules détruits ainsi qu’une partie de la façade. Fort heureusement il n’y a pas de blessés.
« Avec ma femme, nous tenons à remercier les personnes qui ont sonné à notre porte, nous alertant, et sans qui les conséquences auraient pu être encore plus dramatiques », écrit à l’époque le maire dans un communiqué.
Dans la logique des choses, Yannick Morez porte plainte. Dès lors une enquête criminelle est ouverte » en flagrance du chef de destruction volontaire par incendie sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Cette enquête sera confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie e Pornic.
Intimidation, menaces, passage à l’acte
Difficile d’exercer ce pourquoi il a été élu, « cette fonction » n’est plus envisageable dans ces conditions. Victime de plusieurs menaces à l’époque, le maire de Saint-Brévin-les-Pins, nous a confirmé vivre dans une menace « quasi perpétuelle ». Et de vivre avec une telle pression rend les choses particulièrement compliquées, d’autant que la raison de tant de « haine » n’est sans doute pas à la hauteur des actes subit. A vouloir soutenir le déménagement d’un Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada), déjà présent dans la ville depuis 2016, le maire c’est attiré bien des ennuis. Des manifestants se sont même présentés devant la marie de Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique le 29 avril 2023, contre le projet de centre d’accueil pour migrants.
C’est un fait, le projet suscite le rejet de certains habitants qui ont organisé des manifestations à plusieurs reprises ces derniers mois, laissant libre court à leur désidérata. Parmi eux, certains s’élève contre le nouvel emplacement du centre, juste à côté d’une école maternelle et élémentaire. D’autres, beaucoup moins « tolérants » ne cachent pas leur opposition à l’accueil de migrants de façon plus générale.
Même l’extrême droite parvient à mobiliser des sympathisants
On pouvait voir dans les rangs de ces manifestants des membres de Reconquête, le parti d’Eric Zemmour ainsi que d’autres partis de l’extrême droite. Tel Action française, Le Rassemblement vendéen, Riposte laïque ou encore La Cocarde.
« Il faut stopper l’immigration totalement incontrôlée qui détruira notre pays », avait notamment dénoncé en avril dernier auprès de l’AFP Bernard Germain, un candidat du parti Reconquête aux législatives dans les Côtes d’Armor.
En parallèle de ces manifestations des contres-rassemblements, ont été organisés par des soutiens au Cada.
Emmanuel Macron condamne des « attaques indignes »
Pour expliquer ces décisions, le maire avait tenu à rappeler que depuis six ans quelques 400 demandeurs d’asile ont été accueillit sans aucun problème et ce depuis l’ouverture du CADA voilà maintenant sept ans.
Il ne s’agit pas là du seul centre d’accueil. Dans la région, un autre projet d’accueil de migrants et cette fois « encadré » par une fondation privée avait fait débat à Caillac en Côte d’Armor. Mais ce projet a avorté avant même de voir le jour. Les raisons sont un peu identique a ce qu’a vécu Yannick Morez et une plainte contre X a été déposé pour « harcèlement et provocation à la haine ».
Dans le même temps, le préfet de Loire-Atlantique et des Pays de la Loire Fabrice Rigoulet-Roze n’a pas tarder à réagir ce jeudi. En toutes circonstances il a assuré que le « soutien de l’État » était constant auprès de l’élu. Il a également précisé que des « mesures de protection du maire après l’incendie, ont été mise en œuvre avec notamment des patrouilles de gendarmes.
Le chef de l’État a également réagi en dénonçant ce jeudi les « attaques indignes » qui ont visé l’élu. Dans le même temps ou presque, la Première ministre Élisabeth Borne parle d’un épisode « choquant ». La cheffe du gouvernement assure qu’elle va proposer au maire de le recevoir dans le courant de la semaine prochaine.
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