Démantèlement d’une Organisation de Yoga à l’échelle mondiale : 41 individus appréhendés en France au cours d’une opération d’envergure, parmi lesquels figure le gourou, Gregorian Bivolaru

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Le chef d’une organisation mondiale de yoga, la fédération Atman, appréhendé en France aux côtés de 40 complices

Un vaste dispositif d’arrestation a été mis en place, conduisant à l’interpellation de 41 individus soupçonnés d’avoir des liens avec une secte internationale, accusée de dérives multiples sous prétexte de la pratique du yoga. Cette opération, qui a eu lieu en France le 28 novembre, a été confirmée par des sources judiciaires à H24 MEDIA, corroborant les informations du journal Libération.

Parmi les personnes appréhendées, on compte Gregorian Bivolaru, le gourou roumain et fondateur de ce mouvement international de yoga controversé, selon les précisions fournies par ces sources. Le coup de filet a mobilisé pas moins de 175 policiers déployés à Paris, en Seine-et-Marne, dans le Val de Marne et dans les Alpes-Maritimes. Au moment de l’arrestation du gourou, 26 femmes ont été libérées de la résidence où il résidait, découvertes dans des conditions de confinement et d’hygiène lamentables.

Rapport de la Miviludes en 2022

À la fin du mois de juillet 2022, la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) a signalé au procureur de la République douze signalements provenant de l’association Ligue des droits de l’Homme (LDH). Ces signalements émanaient d’anciens membres du Mouvement pour l’intégration spirituelle vers l’absolu (Misa), un groupe de yoga roumain qui a pris le nom d'”Atman” lors de son expansion au-delà des frontières roumaines.

La section du parquet de Paris chargée de la lutte contre les dérives sectaires a alors ouvert une enquête début août 2022, se focalisant sur des allégations d’abus de personnes vulnérables soumises à une emprise psychologique et de traite des êtres humains.

Manipulation mentale pour imposer des relations sexuelles

Selon une source judiciaire informée de la situation, l’enseignement de la secte était centré sur la pratique du yoga, en particulier le tantra yoga (favorisant l’éveil spirituel par le biais de la sexualité), agrémenté de concepts tels que l’ennéagramme, la parapsychologie et l’astrologie. Cet enseignement visait à conditionner les victimes à accepter des relations sexuelles par le biais de techniques de manipulation mentale destinées à abolir tout concept de consentement chez les victimes. Les femmes choisies étaient incitées à accepter des relations sexuelles avec le leader du groupe et/ou à participer à des activités pornographiques tarifées en France et à l’étranger.

Les signalements de la LDH indiquaient l’existence de plusieurs résidences à Paris et en région parisienne utilisées comme lieux d’hébergement, appelés “ashram” ou “Vilutsa”, où des femmes sélectionnées par Grégorian B. étaient initiées après plusieurs semaines de séquestration dans des pavillons en région parisienne. Pendant cette période, les femmes étaient conditionnées à des pratiques sexuelles contraignantes dans le but de participer à des rapports avec le dirigeant du groupe.

Ce n’est pas la première fois que la secte d’origine roumaine fait l’objet d’une attention particulière. En 2008, le Misa avait été exclu de la Fédération Internationale de Yoga et de l’Alliance Européenne de Yoga en raison de ses pratiques commerciales jugées illicites. En 2012, les autorités italiennes avaient poursuivi 18 membres du Misa et perquisitionné cinq centres de yoga pour des accusations de prostitution, de pornographie et d’esclavagisme sexuel, conformément à la législation italienne.

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