Une enquête d’envergure démantèle un réseau mondial
Un réseau pédopornographique international d’une ampleur considérable a récemment été démantelé par les gendarmes français, après une enquête de plus d’un an. Le réseau opérant principalement sur l’application de messagerie sécurisée Signal permettait à des milliers d’utilisateurs d’échanger des contenus illicites. L’enquête a débuté en novembre 2023 suite à la perquisition du téléphone d’un individu dans les Hauts-de-Seine, suspecté de consulter régulièrement des images pédopornographiques. Les enquêteurs ont rapidement découvert qu’il faisait partie de plusieurs groupes de discussion sur Signal, où de tels contenus étaient partagés.
Des profils variés parmi les suspects
L’enquête a permis d’identifier 95 Français impliqués dans ce réseau criminel. Parmi ces individus, 94 étaient des adultes âgés de 18 à 74 ans, et un mineur de 16 ans a également été identifié. Ces suspects résidaient dans plusieurs régions de France, notamment en Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est. Parmi les personnes interpellées, 36 étaient déjà connues des autorités pour des infractions sexuelles impliquant des mineurs, et sept étaient inscrites au fichier des délinquants sexuels (FIJAIS).
Des perquisitions et des saisies massives
Entre le 9 et le 19 décembre 2024, des perquisitions ont été menées à travers le pays, ce qui a permis la saisie de 330 supports numériques. Ces saisies ont inclus 152 téléphones portables et 122 ordinateurs, qui contenaient une quantité astronomique de données. Les enquêteurs ont découvert plus de 375 000 photos et 156 000 vidéos pédopornographiques, représentant un total de 217 téraoctets d’informations. Certains des suspects étaient des administrateurs de ces groupes de discussion, tandis que d’autres se contentaient de partager du contenu.
Des suspects aux profils inquiétants
Les individus interpellés présentent des profils variés. Parmi eux, un adjoint au maire, un éducateur sportif et un responsable d’une association d’information pour les jeunes figurent. La gendarmerie a précisé que ces personnes ne se connaissaient pas personnellement, mais étaient toutes inscrites sur les mêmes groupes de discussion sur Signal, certains ayant des droits d’administration.
Une enquête aux ramifications internationales
Ce réseau pédopornographique ne se limitait pas à la France, et comptait des utilisateurs provenant de 130 pays, avec une forte présence en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Les gendarmes ont transmis les informations concernant ces utilisateurs à Interpol, afin de poursuivre l’enquête à l’échelle internationale. Les forces de l’ordre continuent d’examiner les supports saisis pour déterminer si certains des suspects ont contribué à la production de ces contenus illégaux, ce qui impliquerait des sévices sur des enfants.
Identification des victimes et fermeture des groupes
Les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour identifier d’éventuelles victimes, notamment en France, et déterminer si des enfants français ont été impliqués. Par ailleurs, tous les groupes de discussion sur Signal ont été fermés, mais les autorités continuent de travailler pour retracer les auteurs et les victimes. Ce démantèlement est un signal fort envoyé aux responsables de réseaux pédopornographiques, mais il s’agit également d’une étape importante dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs à l’échelle mondiale.