Le Livret A en perte de vitesse : un mois de janvier au plus bas depuis 2016

Un démarrage d’année timide pour l’épargne des Français

En ce début d’année 2025, les Français ont nettement réduit leurs dépôts sur le Livret A. Selon les données publiées par la Caisse des dépôts (CDC), la collecte nette du produit d’épargne préféré des ménages atteint son niveau le plus bas pour un mois de janvier depuis 2016.

Les dépôts ont à peine dépassé les retraits, avec un solde positif de seulement 350 millions d’euros. Fait marquant, la collecte du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) s’est révélée plus élevée sur la période, atteignant 460 millions d’euros. Au total, les deux livrets affichent une collecte cumulée de 810 millions d’euros, un seuil inédit depuis neuf ans.

Une concurrence accrue des produits d’épargne alternatifs

Cette baisse d’attractivité s’explique en partie par la concurrence des fonds euros des assurances vie, qui proposent des rendements attractifs, parfois supérieurs à 3%. En comparaison, le taux du Livret A a été revu à la baisse, passant de 3% à 2,4% au 1er février 2025, conformément à la formule de calcul appliquée par le ministère de l’Économie.

Toutefois, le Livret A conserve un atout de taille : son taux est net d’impôts, contrairement aux fonds euros soumis à une fiscalité pouvant atteindre 30% des intérêts selon l’âge du contrat.

Un contrecoup d’un mois de décembre record

Le recul de janvier s’explique aussi par un effet de décalage : en décembre 2024, les Français ont massivement alimenté leurs livrets, anticipant les fêtes et plaçant rapidement leurs primes de fin d’année.

Malgré cette baisse de régime, les encours des Livrets A et LDDS atteignent des sommets : 442,9 milliards d’euros pour le Livret A et 161 milliards pour le LDDS, soit un total impressionnant de 603,9 milliards d’euros.

Un début d’année difficile pour le Livret d’épargne populaire (LEP)

Le LEP, destiné aux ménages modestes, n’a pas non plus échappé à la tendance. Sa collecte nette s’élève à seulement 110 millions d’euros, pour un encours global de 82,3 milliards d’euros au 31 janvier.

Entre concurrence accrue, consommation qui repart et inflation persistante, les produits d’épargne traditionnels doivent désormais trouver de nouveaux leviers pour reconquérir les épargnants. Reste à voir si l’année 2025 réservera des surprises !