Décès de Claude Sarraute, journaliste et romancière, à l’âge de 95 ans.

La journaliste et romancière Claude Sarraute nous a quittés à l’âge de 95 ans, comme l’a annoncé sa famille à l’AFP. Son fils Martin Tzara a partagé cette triste nouvelle.

Pendant 35 ans, Claude Sarraute a été chroniqueuse au Monde, mais elle était également une personnalité connue du grand public grâce à sa participation aux émissions emblématiques telles que Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard sur RTL, ainsi qu’à On a tout essayé sur France 2 et On va s’gêner sur Europe 1, animées par Laurent Ruquier. Pour de nombreux téléspectateurs, elle restera la mamie indigne, feignant l’innocence, apportant une touche de burlesque sur les plateaux.

Née à Paris en 1927, Claude Sarraute était la fille de Nathalie Sarraute, une grande figure du Nouveau roman, décédée en 1999.

Malgré l’environnement intellectuel sérieux dans lequel elle a grandi, Claude Sarraute n’a jamais perdu son sens de l’humour.

« J’ai fait rire ma mère jusqu’à ses 99 ans. J’avais une gaieté indélébile. Avec une femme comme elle, c’était ma seule chance de m’en sortir, n’est-ce pas ? (…). Nous comparer, c’est comparer À la recherche du temps perdu et Pif le Chien. Pour elle, l’important était que je travaillais pour un journal comme Le Monde », déclarait-elle dans une interview pour Libération.

Diplômée en anglais, elle a brièvement exploré le théâtre avant de se lancer dans le journalisme en collaborant avec le Sunday Express. En 1952, elle a commencé à écrire pour Le Monde, où elle est restée pendant 35 ans, écrivant d’abord sur le domaine du « Spectacles », puis sur la « Télévision », et finalement en signant une chronique impertinente en dernière page intitulée « Sur le vif » (ces chroniques ont été réunies dans le recueil intitulé « Dites donc ! »).

Au début des années 90, elle a rejoint « la bande à Ruquier ». Contrairement à de nombreuses femmes de son âge, elle ne cherchait pas à rajeunir :

« J’ai plein de rides, mais ce n’est pas un problème » pour apparaître à la télévision, affirmait-elle en luttant contre « le jeunisme et le racisme anti-vieux ». Malicieusement, elle ajoutait que « son âge était son fonds de commerce ».

Claude Sarraute a également tenu une chronique dans Psychologies magazine pendant longtemps et a écrit plusieurs romans qu’elle qualifiait de « clowneries », s’excusant presque de ne pas être à la hauteur de sa mère.

Parmi ses livres, on retrouve « Allô, Lolotte, c’est Coco », « Ah ! l’amour, toujours l’amour », « Sarraute, la nana de l’année », « Papa qui ? », « Dis, est-ce que tu m’aimes ? », « Dis voir, Maminette… » ou encore « Belle belle belle ». Elle utilisait un style parlé, ignorant le vouvoiement, et prônait une légèreté qui visait à exprimer l’essentiel.

Claude Sarraute, qui souhaitait vivre aussi longtemps que sa mère qu’elle admirait tant, déclarait en 2014 : « Sur le plan physique, tout va bien… On s’est habitués aux soucis de santé ! Et merci aux progrès de la médecine ! À mon âge, on est réparé pour durer le plus longtemps possible ».

Elle a été mariée pendant de nombreuses années à Jean-François Revel, philosophe, essayiste et journaliste, membre de l’Académie française, décédé en 2006. Elle était la mère du journaliste sportif Martin Tzara et de Nicolas Revel, directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

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