Daniel Bilalian, grande voix du service public, s’est éteint à 78 ans

Ancien visage incontournable des journaux télévisés de France Télévisions, Daniel Bilalian est décédé mercredi à l’âge de 78 ans, a annoncé sa famille ce jeudi à l’AFP. Le journaliste s’est éteint des suites d’une maladie à son domicile de Neuilly-sur-Seine, où il siégeait également comme conseiller municipal.

Pendant plus de quatre décennies, Daniel Bilalian a accompagné les téléspectateurs français à l’heure du déjeuner ou du soir, posant son timbre grave et son regard sérieux sur l’actualité. Grand reporter, présentateur vedette puis directeur du service des sports, il a incarné une certaine idée du journalisme télévisé, à la fois rigoureux et populaire.

Né à Paris le 10 avril 1947, d’un père arménien tailleur et d’une mère originaire du Pas-de-Calais, il fait ses premiers pas dans la presse écrite à L’Union de Reims en 1968. Trois ans plus tard, il entre à l’ORTF, au bureau régional de Reims, avant de gravir les échelons d’Antenne 2, où il couvrira la politique intérieure avant de devenir l’un des présentateurs phares des JT de 13h et 20h.

Une carrière entre information et sport

En plus des journaux télévisés, Daniel Bilalian a animé des soirées électorales, produit les magazines Star à la barre et Mardi soir, et dirigé pendant douze ans le service des sports de France Télévisions, de 2004 à 2016. Une fin de parcours marquée par plusieurs polémiques internes et éditoriales, notamment autour des commentaires jugés sexistes lors des JO de Sotchi en 2014, ou de certaines couvertures jugées approximatives durant les Jeux de Rio en 2016.

Malgré les critiques, il assumait ses choix, défendant « l’enthousiasme » et le ton parfois léger de ses équipes : « Ce n’est que du sport, du divertissement… propre à la plaisanterie, à l’enthousiasme, au patriotisme », affirmait-il sur Europe 1.

Une plume élégante, un humour “very british”

Retiré des écrans depuis sa retraite à l’automne 2016, il laisse le souvenir d’un professionnel exigeant et d’un homme cultivé. Patrick Chêne, ancien confrère du 13h sur France 2, a salué sur X « son élégance et son humour très british ». Agnès Vahramian, directrice de franceinfo, a quant à elle souligné « sa bienveillance, sa passion pour l’actualité et le service public de l’information ».

Fan assumé de Michel Audiard, Daniel Bilalian affectionnait les bons mots et les formules tranchantes. Il aura marqué le paysage audiovisuel français par sa longévité, sa voix posée et sa fidélité à une télévision de service public qu’il n’a jamais vraiment quittée.