Toutes les personnes jugées entre novembre et janvier pour le cyberharcèlement de l’agente d’influenceurs ont été déclarées coupables mardi. L’avocate de Magali Berdah qualifie cela d’un “jugement historique qui devrait marquer un tournant dans la lutte contre le cyberharcèlement”

Un groupe de 28 individus a été jugé entre novembre et janvier pour leur implication dans le cyberharcèlement collectif dirigé contre Magali Berdah, une agente d’influenceurs. Tous ont été déclarés coupables ce mardi 19 mars de divers chefs d’accusation, notamment de cyberharcèlement et de menaces de mort.

Cette affaire constitue le plus grand cas de cyberharcèlement à être porté devant la justice française. Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict ce mardi, imposant des peines allant de quatre mois de prison avec sursis à 18 mois de prison, dont 12 mois ferme avec port du bracelet électronique, aux 28 accusés.

Chacun des prévenus a été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation qui leur étaient reprochés, incluant le cyberharcèlement, les menaces de mort et les menaces liées à des motifs religieux présumés. Parmi eux, 14 ont été condamnés à des peines de prison assorties de sursis, tandis que les 14 autres ont écopé de peines de prison ferme. En outre, ils devront verser collectivement un total de 54 000 € de dommages et intérêts à Magali Berdah.

Les avocats de la victime, qui est également une influenceuse, ont salué la décision de justice comme étant une réponse appropriée à la gravité des actes dont elle a été victime. Ils ont souligné que la sévérité des peines prononcées est sans précédent dans une affaire de cyberharcèlement.

“Condamnation pour cyberharcèlement en meute”

Magali Bardah, arrivée au tribunal de Paris, a déclaré à France Inter que ce jugement permettra aux auteurs de comprendre les conséquences réelles de leurs actes sur la vie des gens. Elle a souligné qu’ils se sont comportés comme une meute.

Au cours des trois procès impliquant les 28 prévenus, tenus entre novembre 2023 et janvier 2024, Magali Bardah a dénoncé une campagne de cyberharcèlement dirigée contre elle, initiée par Booba sur les réseaux sociaux.

Le rappeur s’est engagé en 2022 dans une lutte contre Magali Berdah et les “influvoleurs”, qu’il accuse de multiples arnaques en ligne. Bien qu’il soit lui-même impliqué dans cette affaire, via une procédure distincte – mis en examen depuis octobre 2023 pour harcèlement moral en ligne aggravé et placé sous contrôle judiciaire – le rappeur n’a pas été jugé lors de ces procès.

Dans son verdict, le tribunal correctionnel a cependant mentionné le rôle de Booba, en expliquant que les faits “découlent des publications du rappeur dont les prévenus avaient parfaitement connaissance”, comme l’ont résumé les avocats de Magali Berdah dans un communiqué.