La préfecture de Martinique a décidé de prolonger le couvre-feu instauré depuis le 10 octobre, en dépit d’une « nette diminution » des violences et des blocages observée ces derniers jours
Ce lundi 14 octobre, les autorités ont annoncé que la mesure, désormais en vigueur de 21 heures à 5 heures du matin, resterait en place jusqu’au lundi 21 octobre, dans l’ensemble de l’île. Cette décision fait suite aux récents troubles urbains liés à la mobilisation contre la cherté de la vie, notamment les prix des denrées alimentaires, qui sont environ 40 % plus élevés qu’en métropole.
Le communiqué de la préfecture précise que seules « des exceptions à l’interdiction de circuler » seront accordées pour des raisons impératives de santé ou des besoins professionnels. Parallèlement, l’interdiction de l’achat, de la vente et du transport de carburant ainsi que des produits explosifs a également été prolongée. De plus, la vente et l’utilisation d’artifices pyrotechniques restent prohibées.
Amélioration de la situation sur le terrain
Alors que l’île antillaise de 350 000 habitants a été secouée par des violences depuis début septembre, aucune « exaction notable » n’a été signalée au cours du week-end, selon les autorités. La préfecture a indiqué que les forces de l’ordre continuent à lever les barrages et à nettoyer les routes, tandis que l’approvisionnement en carburant est revenu à la normale dans les stations-service. La situation s’améliore progressivement sur le terrain, marquant une accalmie après plusieurs semaines de tensions.
Reprise progressive des cours et report des négociations
L’Académie de Martinique a annoncé le retour progressif des cours en présentiel dans les établissements scolaires à partir de ce mardi 15 octobre, sous réserve d’un contexte sécuritaire stable. Cependant, la septième réunion de négociation prévue entre l’État, les acteurs locaux et les distributeurs pour trouver des solutions à la crise du coût de la vie a été annulée. Selon Serge Letchimy, président du conseil exécutif de Martinique, l’absence de « proposition concrète et viable » de la part des parties concernées justifie ce report.
Le collectif militant Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) continue de demander un engagement des distributeurs pour limiter le différentiel de prix sur l’ensemble des produits alimentaires, alors que les discussions actuelles ne concernent que 54 familles de produits.