Suspension des demandes d’asile syriennes en Europe : une réponse à la chute du régime de Bachar al-Assad

Les pays européens réévaluent leur politique d’asile face aux récents changements en Syrie

Le ministère de l’Intérieur français a annoncé le 9 décembre 2024 qu’il envisageait la suspension des dossiers d’asile en cours pour les demandeurs syriens. Cette mesure survient après la chute du régime de Bachar al-Assad et les évolutions politiques qui en découlent, incitant les gouvernements européens à revoir leurs stratégies.

Réactions européennes : gel des procédures et nouvelles orientations

L’Allemagne, où réside la plus grande communauté syrienne de l’UE, a décidé de suspendre les décisions liées aux procédures d’asile, citant une “incertitude actuelle”, comme l’a déclaré la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser. De même, l’Autriche a annoncé l’arrêt de toutes les demandes d’asile syriennes et a commencé à préparer un programme de rapatriement. Le ministère autrichien de l’Intérieur a précisé que ces mesures concernaient environ 7 000 personnes et que le regroupement familial était suspendu.

Des politiques similaires dans les pays nordiques

La Suède, le Danemark et la Norvège ont suivi cette tendance en suspendant également l’examen des demandes d’asile syriennes. Carl Bexelius, responsable des affaires juridiques à l’Office suédois des migrations, a expliqué que les motifs de protection ne pouvaient plus être évalués dans le contexte actuel. La Suède officialisera sa décision mardi, tandis que le Danemark a repoussé les délais de départ pour les personnes pouvant être expulsées vers la Syrie. Cette approche survient après que le Danemark a été pionnier en 2020 dans la réévaluation des dossiers de réfugiés syriens, estimant que la situation à Damas ne justifiait plus un permis de séjour. Malgré cela, aucun retour forcé n’a été réalisé jusqu’à présent.