Jeudi matin, à l’Élysée, Emmanuel Macron rencontre les représentants du monde agricole pour discuter des « perspectives » du secteur et officialiser la fin de la crise de cet hiver
Un peu plus de deux mois après la fin des blocages et un salon de l’agriculture mouvementé, l’exécutif cherche à clore le chapitre de la crise agricole. Jeudi 2 mai, Emmanuel Macron accueille au palais de l’Élysée les acteurs du secteur – syndicats, responsables de filières ou interprofessions – pour « discuter des perspectives de l’agriculture française et européenne », selon la présidence de la République.
Cette réunion intervient quelques jours après l’annonce par Gabriel Attal de 14 nouvelles mesures destinées à soutenir les agriculteurs. Les syndicats majoritaires semblent prêts à passer à une nouvelle étape avec le gouvernement, sans pour autant repartir de zéro.
Passer à une nouvelle étape de concrétisation
Après les annonces de Gabriel Attal samedi, les nouvelles aides débloquées par la banque publique d’investissements pour les exploitations, l’accélération de 100 projets de stockage d’eau ou d’irrigation, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont jugé que « la phase de travail post-mobilisation tire à sa fin », signifiant ainsi un changement de cap dès la réunion à l’Élysée. « Nous entamons une nouvelle phase de concrétisation », explique Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA. « Comment pouvons-nous restaurer les revenus agricoles afin que les agriculteurs ne soient plus utilisés comme variable d’ajustement entre la grande distribution et l’industrie agroalimentaire ? Comment pouvons-nous arrêter les restrictions sur l’utilisation des produits phytosanitaires ? Ce rendez-vous est crucial pour les Jeunes Agriculteurs et la FNSEA. »
Les chantiers à venir sont nombreux. Il s’agit notamment de la discussion du projet de loi d’orientation agricole en commission à l’Assemblée depuis mardi, visant à faciliter la transmission des exploitations, du plan Ecophyto à venir, de la nouvelle version d’Egalim attendue d’ici l’été et de l’avenir des prix planchers pour protéger le revenu des agriculteurs, annoncé par Emmanuel Macron lui-même lors du Salon de l’agriculture.
Nos agriculteurs ne se sentent pas écoutés
Cela ne signifie pas pour autant que les syndicats n’ont plus de demandes à adresser au chef de l’État. Il reste des lacunes à combler, notamment en termes de trésorerie, selon la Coordination rurale, qui estime que les avancées sont insuffisantes, comme le souligne sa présidente Véronique Le Floc’h.
La Confédération paysanne émet également des critiques, pointant un manque de volonté jusqu’à présent pour garantir un revenu aux agriculteurs et les accompagner dans leur transition écologique. Cependant, pour le moment, aucun retour sur les routes avec les tracteurs n’est envisagé, même si la colère demeure palpable, selon les syndicats. Ils reconnaissent des avancées depuis le début de la crise, mais excluent pour l’instant de relâcher la pression.
De son côté, le gouvernement affirme que 91% des engagements pris pour répondre à la colère des agriculteurs ont été soit réalisés, soit sont en cours d’avancement.
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