Covid-19 : un nouveau variant sous surveillance détecté en France après une flambée en Asie

Un nouveau sous-variant du Covid-19, baptisé NB.1.8.1, commence à attirer l’attention des autorités sanitaires mondiales. Après avoir largement circulé en Asie ces dernières semaines, notamment en Chine et à Taïwan, cette souche a désormais été identifiée en Europe — dont quatre cas confirmés en France, selon le Centre national de référence de Lyon, en charge de la surveillance des variants émergents.

Une souche apparue en Asie et qui inquiète

Observé pour la première fois en France au mois de mars, NB.1.8.1 est issu de la lignée Omicron, réputée pour sa contagiosité. Il a provoqué une recrudescence notable des infections en Chine continentale et à Hong Kong, où l’on assiste à la plus forte circulation virale depuis un an, selon les autorités locales. À Taïwan, le nombre de passages aux urgences et de décès liés au Covid est également en hausse.

Selon le virologue Bruno Lina, ce variant pourrait posséder un “avantage de croissance” : il entrerait plus rapidement dans les cellules et se répliquerait plus efficacement. Des caractéristiques qui pourraient, à terme, favoriser sa dominance sur d’autres lignées virales. En Chine, certaines données suggèrent aussi une capacité d’évasion immunitaire, c’est-à-dire une résistance partielle aux anticorps générés par une infection antérieure ou par la vaccination.

Détection limitée mais dispersée en Europe

NB.1.8.1 a également été repéré dans plusieurs pays européens depuis le mois d’avril, notamment en Allemagne, en Irlande, aux Pays-Bas, en Espagne et en Suède, selon l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies). Il a également franchi l’Atlantique, avec des cas rapportés aux États-Unis, détectés grâce à des programmes de surveillance aéroportuaire.

Toutefois, les autorités tempèrent l’inquiétude. Le niveau global de circulation du virus reste faible dans l’Union européenne en 2025, et le variant NB.1.8.1 n’est pour l’heure pas classé parmi les souches préoccupantes par les agences sanitaires européennes.

Une surveillance accrue, mais pas d’alerte majeure

Ce vendredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a néanmoins décidé de placer NB.1.8.1 dans la catégorie des “variants sous surveillance”, créée pour les lignées présentant un potentiel de risque accru pour la santé publique mondiale. Elle souligne cependant qu’aucune preuve actuelle ne suggère que cette souche entraîne des formes plus graves de la maladie.

Concernant la réponse immunitaire, l’OMS estime que les vaccins actuellement disponibles devraient rester efficaces contre les formes symptomatiques et sévères de ce variant.

En France, où la nouvelle campagne de vaccination est en cours jusqu’au 15 juin (avec une extension possible jusqu’au 15 juillet), les autorités appellent à la vigilance, notamment pour les publics les plus vulnérables.

Un contexte de reprise modérée

Même si les tests sont moins nombreux qu’auparavant — et désormais non remboursés pour la majorité de la population — les dernières données de l’OMS indiquent que 19 % des tests réalisés en France la semaine passée se sont révélés positifs.

Alors que le souvenir de la pandémie reste encore vif, les experts appellent à ne pas céder à la panique tout en maintenant une veille épidémiologique rigoureuse. Le virus, lui, continue d’évoluer.