Conflit en Ukraine : En dépit des critiques, le Kremlin persiste dans sa politique de grâce présidentielle accordée aux prisonniers qui consentent à s’engager dans le combat.

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Un individu condamné en 2010 à une peine de 20 ans de prison pour meurtres et cannibalisme aurait été gracié par le président Vladimir Poutine, révèle un média russe. Cette libération a suscité un débat discret en Russie quant à la légitimité de cette politique

Le Kremlin maintient fermement sa position. Alors que la presse russe a divulgué la libération d’un individu condamné pour des meurtres satanistes et cannibales, le gouvernement a affirmé le 22 novembre qu’il persisterait dans sa politique de grâce présidentielle pour les prisonniers acceptant de combattre en Ukraine. Nikolaï Ogolobiak, condamné à 20 ans de prison en 2010, aurait été gracié par le président Vladimir Poutine et est retourné chez lui début novembre après avoir servi six mois sur le front, selon le site d’information 76.ru.

Cette mesure de clémence, ainsi que d’autres libérations de criminels notoires, comme un complice dans l’assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa, ont suscité un débat discret en Russie sur la justification de cette politique.

Des proches de victimes d’autres affaires ont vivement critiqué cette décision, surtout que certaines familles n’ont pas été informées de ces libérations. Cependant, le Kremlin, interrogé de nouveau sur le sujet mercredi, maintient sa position sans prévoir de changement.

Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, a souligné que cette question n’est pas nouvelle et a été soulevée à plusieurs reprises. Il a précisé que les critères spécifiques pour l’octroi de la grâce sont liés à la présence en première ligne, à une durée déterminée passée au front et à la participation à des groupes d’assaut. Il a ajouté qu’aucune révision de cette politique n’est envisagée.

Des dizaines de milliers de détenus russes se sont engagés sur le front en Ukraine, souvent sous contrat avec des formations paramilitaires telles que le groupe Wagner. Après six mois de combats, s’ils survivent, ils sont éligibles à la grâce présidentielle. Ces hommes sont fréquemment déployés dans les zones les plus périlleuses du front et, selon les dires du défunt chef du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, ils sont utilisés comme chair à canon.

 

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5. octobre 2024
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