Le Haut Conseil pour le climat, dirigé par l’agronome Jean-François Soussana, alerte sur la nécessité d’une « amplification significative de l’adaptation » de la France face aux sécheresses, canicules, orages et autres événements climatiques extrêmes. Le rapport annuel de plus de 230 pages publié ce jeudi 20 juin souligne que les efforts actuels sont insuffisants pour répondre aux vulnérabilités croissantes et aux besoins urgents
L’organisme indépendant reconnaît les progrès de la France dans la réduction des émissions de CO2, mais insiste sur l’urgence de finaliser plusieurs textes clés pour la politique énergétique et climatique. Il exprime une « vive préoccupation » concernant les retards accumulés pour le plan d’adaptation, la feuille de route énergétique (PPE) et la stratégie nationale bas carbone (SNBC).
L’année écoulée, marquée comme la deuxième plus chaude en France, a été confrontée à des défis tels que la sécheresse locale, des incendies dévastateurs, des canicules intenses et des inondations. Le HCC souligne également les obstacles rencontrés dans l’élaboration du troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3), actuellement en suspens en raison des élections législatives.
Parmi ses 65 recommandations, le Haut Conseil appelle à une « finalisation rapide et adoption » de ces textes essentiels pour assurer une cohérence d’action à long terme. Il met en avant l’importance de fournir une visibilité claire à tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le changement climatique.
En dépit de quelques avancées notables, notamment une réduction significative des émissions brutes de gaz à effet de serre en 2023, la France doit maintenir un rythme soutenu pour atteindre ses objectifs climatiques pour 2030. Le rapport souligne néanmoins des incohérences persistantes, notamment dans le secteur agricole, et appelle à une action renforcée pour restaurer les écosystèmes forestiers et améliorer la capacité de séquestration du carbone des sols et des arbres.
Dans l’ensemble, le Haut Conseil insiste sur la nécessité d’une vision claire et ambitieuse pour la décennie à venir, afin de garantir la transition vers la neutralité carbone d’ici 2050.