Chute du pétrole : vers une baisse des prix des carburants… mais aussi des inquiétudes économiques

Un soulagement attendu à la pompe

La baisse continue des cours du pétrole laisse présager une diminution des prix des carburants dans les jours à venir. Ce vendredi 4 avril, les marchés ont été ébranlés par la riposte de la Chine aux mesures protectionnistes des États-Unis. Le baril de Brent pour livraison en juin a chuté de 7,53 %, tombant à 64,86 dollars — son niveau le plus bas depuis août 2021 — tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) a plongé de 8,19 %, atteignant 61,47 dollars. Ces nouvelles secousses font suite à une dégringolade déjà amorcée la veille.

Selon Francis Perrin, expert en énergie et chercheur à l’Iris, cette tendance se traduira inévitablement par une baisse des prix des carburants, une nouvelle « positive pour les automobilistes et pour la balance commerciale », car les coûts de transport devraient reculer. Toutefois, il précise que l’impact à la pompe ne sera pas immédiat, et que la baisse ne sera pas proportionnelle à celle du brut, notamment en raison de la fiscalité qui reste inchangée.

La semaine dernière, les relevés du ministère de la Transition énergétique indiquaient un prix moyen de 1,6276 euro pour le litre de gazole, contre 1,7127 euro pour le sans plomb 95. Ces tarifs devraient fléchir si les cours pétroliers poursuivent leur recul.

Symptôme d’un ralentissement mondial

Derrière ce repli des prix de l’or noir se cache une dynamique plus inquiétante : la crainte d’un ralentissement économique global. La guerre commerciale entre Washington et Pékin, relancée par l’annonce de nouveaux droits de douane américains et la réplique chinoise (34 % de surtaxes sur les produits américains à partir du 10 avril), inquiète sérieusement les marchés.

À cela s’ajoute une hausse inattendue de la production de l’OPEP+, qui alimente davantage l’offre sur un marché déjà fébrile. Pour les investisseurs, ces éléments sont de sombres signaux annonciateurs d’une récession.