Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières depuis 2012, est décédé ce samedi 8 juin à l’âge de 53 ans des suites d’un cancer fulgurant, a annoncé l’organisation dédiée à la défense de la liberté de la presse à travers le monde
Sous sa direction, RSF a été transformée en un acteur majeur de la protection du journalisme pendant douze ans. Pierre Haski, président du conseil d’administration de RSF, a souligné que Christophe Deloire a dirigé l’organisation à un moment crucial pour le droit à l’information, et sa contribution à cette cause a été immense.
RSF a également rappelé que Christophe Deloire était un défenseur infatigable de la liberté, de l’indépendance et du pluralisme du journalisme, même dans des périodes de chaos informationnel. Pour l’organisation, « le journalisme était le combat de sa vie qu’il a mené avec une conviction inébranlable ». En fin 2023, il avait été nommé délégué général des États généraux de l’information, une initiative promue par Emmanuel Macron.
Les membres des États généraux de l’information ont rendu hommage à Christophe Deloire, le qualifiant de pilier du dispositif et saluant son engagement, son énergie, son écoute et son humanité. Avant de rejoindre RSF, Christophe Deloire avait dirigé le CFJ, une école de journalisme réputée, de 2008 à 2012, et avait été reporter d’investigation pour Le Point de 1998 à 2007. Il avait également travaillé pour ARTE et TF1.
Fondée en 1985 en France, Reporters sans frontières est devenue un fer de lance pour la liberté de la presse et le droit d’informer à travers le monde. Basée à Paris et présente sur tous les continents avec des bureaux et des correspondants dans environ 130 pays, l’ONG détecte et dénonce les atteintes à la liberté d’informer et soutient les journalistes emprisonnés ou menacés par divers moyens, tels que l’assistance juridique et les prêts de gilets pare-balle.
Reporters sans frontières s’est particulièrement mobilisée ces dernières années pour exiger la vérité sur l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Depuis 2002, elle publie un bilan annuel des exactions contre les journalistes dans 180 pays, un « classement mondial de la liberté de la presse » qui est une référence pour de nombreux médias et institutions internationales.