Antonio Filosa nommé directeur général de Stellantis, dans un contexte de turbulences

Le constructeur automobile Stellantis tourne une page. Moins de six mois après le départ précipité de Carlos Tavares, poussé vers la sortie en décembre 2024 à la suite de tensions avec les actionnaires, le groupe a officialisé mercredi 28 mai la nomination d’Antonio Filosa comme nouveau directeur général.

Âgé de 51 ans, cet ingénieur italien connaît bien la maison : entré chez Fiat en 1999, il dirigeait jusqu’à présent les opérations de Stellantis sur le continent américain, un marché crucial où le groupe a récemment souffert d’un gonflement des stocks et d’un effondrement des ventes. Sa prise de fonction est prévue pour le 23 juin, à l’issue d’un vote unanime du conseil d’administration, qui s’est appuyé sur un processus de sélection international, incluant des candidatures internes et externes.

Un géant industriel à redresser

Dans une lettre adressée aux employés, Antonio Filosa a exprimé sa fierté de reprendre les rênes du groupe, issu de la fusion entre Fiat-Chrysler et PSA. Sa mission s’annonce délicate : redresser un géant affaibli, dont le bénéfice net a chuté de 70 % en 2024, avec plus de six milliards d’euros de liquidités évaporés et une action ayant perdu les deux tiers de sa valeur en un an.

Un portefeuille de marques à réorganiser

Au-delà du volet financier, le nouveau dirigeant devra faire des choix stratégiques forts pour gérer un portefeuille dense de 14 marques — dont Peugeot, Jeep, Fiat, Opel, Maserati ou encore Citroën — dans un contexte de transformation du secteur automobile. Il lui reviendra également de reconstruire des ponts avec les syndicats, les réseaux de distribution et les gouvernements, après une période de vives tensions sous l’ère Tavares.

Une assemblée générale extraordinaire sera convoquée dans les prochains jours pour entériner cette nomination et accompagner la transition.