Les Ukrainiens exercent une pression sur leur président, comme le révèle une enquête récente. Selon cette étude menée par la Fondation pour les Initiatives Démocratiques et l’Institut Sociologique International de Kiev, 78% des Ukrainiens estiment que Volodymyr Zelensky porte une responsabilité directe dans la lutte contre la corruption dans le pays.

Les personnes interrogées expriment en substance le message suivant : “Monsieur le président, faites votre travail ! Engagez-vous dans la lutte contre la corruption, car elle préoccupe de plus en plus la population”, explique Petro Burkovskyi, sociologue et responsable de l’enquête.

Bien que les Ukrainiens continuent de faire confiance au président et ne le considèrent pas comme complice de la corruption, la majorité des personnes interrogées estime qu’il n’en fait pas suffisamment pour l’éradiquer. Cette situation est d’autant plus préoccupante que, pendant que des milliers de soldats se battent pour défendre leur pays, les scandales de corruption se multiplient, selon Petro Burkovskyi pour Franceinfo.

Il mentionne notamment des cas où des individus de divers échelons du gouvernement et de l’administration militaire ont détourné des fonds publics à des fins personnelles. Petro Burkovskyi souligne également que la lutte contre la corruption est essentielle pour maintenir la solidarité nationale, car l’incertitude quant à l’équité et à l’intégrité du système peut miner le moral de la population.

Selon lui, “si ces inégalités augmentent, cela brisera l’unité nationale, et c’est ce qu’attend la Russie ! Tout laisse penser que la guerre va continuer. Permettre la corruption, c’est augmenter notre risque de défaite. Dans notre situation, la défaite signifie l’extermination. La Russie est venue ici pour tuer.”

Certains proches de Volodymyr Zelensky ont critiqué les auteurs de l’étude, les accusant de nuire à l’image du président en pleine période de guerre et de trahir leur pays. Petro Burkovskyi répond en disant : “Vous, qui êtes au pouvoir, attaquez la corruption plutôt qu’une étude solide ! Sinon, ce n’est pas moi, mais vous, qui faites le jeu de Vladimir Poutine.”