Quatre jours après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, la scène politique française continue de se transformer. Ce jeudi a été notable en raison de l’accord conclu à gauche pour les élections législatives
Dissolution, J+4. Législatives, J-17. La journée du jeudi 13 juin a été riche en événements marquants, notamment avec l’alliance des partis de gauche et la situation délicate d’Éric Ciotti qui met les Républicains dans l’embarras. Voici un résumé des faits marquants de ces dernières heures par H24 MEDIA.
• À gauche, l’union sacrée « est scellée »
Les Insoumis, écologistes, socialistes et communistes se présenteront ensemble les 30 juin et 7 juillet sous la bannière du Nouveau Front populaire. Les partis de gauche ont annoncé dans la soirée avoir trouvé un accord pour les prochaines élections législatives.
« Une immense attente d’union s’est exprimée. Elle est scellée! », déclare le Nouveau Front populaire dans un communiqué commun. Les partis de gauche ont également déclaré avoir élaboré un programme politique de rupture pour les 100 premiers jours du mandat.
Cette initiative a été immédiatement saluée par Jean-Luc Mélenchon, qui a parlé d’un « événement politique considérable ». Plus tôt, le leader de La France insoumise avait décliné un débat avec Gabriel Attal et Jordan Bardella, estimant que la discussion devait être menée par les chefs des partis de gauche.
• Attention virage à droite : le conflit entre LR et Ciotti se réglera devant la justice
Nouvelle journée agitée pour les Républicains. Suite à son exclusion, Eric Ciotti a repris possession de son bureau au siège du parti et prévoit de contester sa destitution devant la justice vendredi, une décision que les dirigeants de LR tentent de justifier. Dans une brève vidéo diffusée à la mi-journée sur le réseau social X, Ciotti, désormais allié au Rassemblement national, est apparu seul à son bureau avant de saluer les journalistes depuis la fenêtre.
Plus tard, toujours sur le réseau social, il a revendiqué avoir obtenu 60 000 soutiens pour son projet d’alliance entre LR et le RN pour les législatives anticipées, via une plateforme en ligne qu’il a mise en place pour recueillir des signatures.
Ciotti, qui avait annoncé mardi une alliance inédite entre LR et le RN pour les législatives du 30 juin sans consulter la direction du parti, affirme rester le président du parti. Il a également informé que « le tribunal judiciaire de Paris est saisi par référé pour contester la validité » de son expulsion, qu’il juge « insensée ». L’instance examinera son recours vendredi à 11 heures et devrait rendre sa décision dans la journée, selon une source judiciaire citée par l’AFP.
De leur côté, les dirigeants de LR ont reporté à vendredi, pour « des raisons d’organisation », le bureau politique initialement prévu pour jeudi après-midi afin de « légitimer » l’exclusion d’Eric Ciotti. La légalité de cette réunion est également contestée par l’équipe de Ciotti, qui appelle dans un communiqué à « cesser l’escalade de convocations illégales et inutiles ».
François-Xavier Bellamy, qui a repris la veille la gouvernance du parti avec la secrétaire générale Annie Genevard, a affirmé qu’il voterait pour le RN en cas de deuxième tour contre l’alliance de gauche. « Je ferai tout pour empêcher que la France insoumise arrive au pouvoir », a déclaré l’eurodéputé sur Europe 1, refusant de voir le pays « tomber dans cette alliance d’extrême gauche ».
• Des députés Renaissance se distancient de Macron
Pour eux, le visage d’Emmanuel Macron est devenu plus un obstacle qu’un atout. Peu de candidats du parti Renaissance souhaitent afficher le chef de l’État sur leurs posters de campagne.
« En 2017, c’était un atout majeur. Aujourd’hui, après sept ans de mandat, il est clair que le président de la République subit les mêmes critiques que ses prédécesseurs », explique aux journalistes Bruno Millienne, porte-parole du Modem et député sortant des Yvelines, candidat aux prochaines élections.
Violette Spillebout, élue députée du Nord lors des législatives de 2022, assume également de s’afficher seule sur ses tracts de campagne. « C’est bien sûr un choix. Je suis convaincue que les habitants veulent dialoguer avec un député qui représente avant tout leur voix, indépendamment des partis politiques », justifie-t-elle. « Ce n’est plus une question de parti de droite ou de gauche. »
D’autres députés de la majorité choisissent l’option Gabriel Attal. De nombreux députés Renaissance ont ainsi sollicité le Premier ministre pour qu’il s’implique dans la campagne et apparaisse à leurs côtés sur leurs affiches. Thomas Rudigoz, député de la première circonscription du Rhône, a présenté un premier visuel de campagne où il pose aux côtés du plus jeune chef de gouvernement de la Ve République.