Shamsud-Din Jabbar : un ancien militaire au parcours trouble derrière l’attaque meurtrière de La Nouvelle-Orléans
L’attaque au véhicule-bélier qui a endeuillé La Nouvelle-Orléans le 1er janvier 2025 a fait au moins 15 morts et 35 blessés, laissant le pays sous le choc. Son auteur présumé, Shamsud-Din Jabbar, un citoyen américain de 42 ans, a été abattu par la police après un échange de tirs. Au fil de l’enquête, son profil se dessine, révélant un mélange troublant de passé militaire, difficultés personnelles et radicalisation.
Un ancien militaire reconverti en agent immobilier
Originaire de Beaumont, au Texas, Jabbar avait intégré l’armée en 2007, y servant jusqu’en 2015 avec un déploiement en Afghanistan. Il avait atteint le grade de sergent-chef et œuvrait principalement dans les ressources humaines et l’informatique. Le ministère de la Défense a confirmé qu’il avait quitté l’armée de manière honorable, avant de devenir réserviste jusqu’en 2020. Dans une vidéo promotionnelle de 2020, il se présentait comme un Texan fier de son passé militaire, reconverti en agent immobilier. « Ce qui me distingue vraiment des autres agents, c’est ma capacité à être un négociateur acharné », affirmait-il avec assurance.
Cependant, derrière cette façade professionnelle, Jabbar traversait une période tumultueuse. Marié deux fois, père de trois enfants, il faisait face à des difficultés financières croissantes. En 2022, dans une lettre adressée à l’avocat de sa seconde épouse, il évoquait une perte de 28 000 dollars liée à son activité et une dette de 16 000 dollars sur sa carte de crédit. Malgré un revenu annuel estimé à 120 000 dollars, sa situation financière semblait précaire.
Une radicalisation inquiétante
Jabbar s’était converti à l’islam dans sa jeunesse, mais son frère et ses proches évoquent une radicalisation progressive, particulièrement visible après son départ de l’armée. Selon son frère, il ne s’agissait pas d’une foi représentative de l’islam, mais plutôt d’une dérive extrémiste. Des publications sur les réseaux sociaux montraient un intérêt accru pour les armes à feu, et quelques heures avant l’attaque, il avait partagé des vidéos indiquant qu’il était inspiré par l’État islamique.
Le FBI a confirmé la découverte d’un drapeau de Daesh dans son pick-up, ainsi que la présence de deux engins explosifs artisanaux désamorcés sur les lieux. L’agence a qualifié l’incident d’acte terroriste et continue d’enquêter pour déterminer d’éventuelles complicités ou affiliations avec des organisations jihadistes.
Avant son passage dans l’armée, Jabbar avait été condamné pour vol et conduite sans permis valide, mais aucun acte violent ne figurait à son casier judiciaire. Pourtant, son parcours et ses troubles financiers semblent avoir nourri un désir destructeur, culminant dans cette attaque tragique.
Le président Joe Biden a dénoncé cet acte comme un « odieux crime inspiré par la haine » et appelé à renforcer la vigilance face aux menaces domestiques.
Alors que l’enquête progresse, ce drame soulève des interrogations sur la prise en charge des anciens militaires, leurs difficultés à se réinsérer et le rôle que ces vulnérabilités peuvent jouer dans des actes de radicalisation.
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