Le Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et Pegc (SNUipp-FSU) déplore la pénurie d’enseignants et estime que le « choc d’attractivité » promis par le ministre de l’Éducation nationale ne se concrétisera pas. Selon le syndicat, il y aura environ un millier de postes vacants à la rentrée 2023.
La porte-parole du SNUipp-FSU, Guislaine David, attribue cette désaffection à la faiblesse des salaires et aux conditions de travail dégradées. Ces facteurs dissuadent de nombreux candidats potentiels de se tourner vers le métier d’enseignant. Les enseignants font face à des exigences croissantes, à une charge de travail élevée et à des difficultés liées à la gestion des élèves et des classes.
Le syndicat souligne également l’importance de proposer des perspectives d’évolution de carrière et des formations adaptées pour attirer et fidéliser les enseignants. Il appelle à une revalorisation salariale et à une amélioration des conditions de travail afin de rendre le métier d’enseignant plus attractif et de garantir la qualité de l’éducation pour tous les élèves.
Salaire, classes surchargées, formation
Le SNUipp-FSU, syndicat enseignant, exprime ses préoccupations concernant la pénurie d’enseignants en France. Selon le syndicat, il y aura environ 8 000 postes de professeurs à pourvoir à la rentrée prochaine, dont environ 1 000 resteront vacants. Les concours de recrutement des professeurs n’ont pas attiré suffisamment de candidats pour combler ces postes.
Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, souligne que des académies telles que Créteil, Versailles et la Guyane sont les plus touchées par cette situation, mais d’autres académies seront également impactées. Le faible nombre de candidats admis aux épreuves orales des concours ne permettra pas de constituer une liste complémentaire pour combler les postes vacants à la rentrée.
Le syndicat dénonce les bas salaires et les conditions de travail dégradées, notamment en raison du manque de remplacements et des classes surchargées. Il critique également la réduction des droits du personnel et l’accès limité au temps partiel, particulièrement préjudiciable pour les enseignantes, qui représentent 84% des effectifs.
Le ministre de l’Éducation nationale avait promis un « choc d’attractivité » pour remédier à cette situation, notamment en augmentant les salaires des enseignants débutants pour atteindre 2 000 euros nets par mois. Cependant, le SNUipp-FSU estime que ces mesures sont insuffisantes, tardives et non respectées. Il affirme que les primes annoncées à la rentrée ne permettront pas de créer cet effet attractif.
Pour pallier la pénurie d’enseignants, le ministère de l’Éducation devra recourir à de nouveaux contractuels, comme cela a été le cas à la rentrée 2022. Cependant, le syndicat critique le manque de formation de ces contractuels, soulignant que tous ne sont pas préparés à affronter les réalités du métier. Des démissions et des abandons de stagiaires ont été observés, ce qui témoigne des difficultés rencontrées par ces contractuels insuffisamment formés.
Le SNUipp-FSU appelle à une revalorisation salariale, à l’amélioration des conditions de travail et à la mise en place de mesures efficaces pour attirer et fidéliser les enseignants, afin de garantir une éducation de qualité pour tous les élèves.
Seulement voilà, les choses ne vont pas forcement en s’améliorant
La pénurie d’enseignants en France persiste, et certaines mesures prises pour y remédier suscitent des inquiétudes. L’année dernière, environ 4 000 postes d’enseignants n’ont pas été pourvus aux concours, ce qui a conduit à l’embauche de 3 000 enseignants contractuels. Cependant, ces recrutements express ont été critiqués en raison du manque de formation des contractuels, qui n’ont bénéficié que de quelques jours, voire aucune formation, avant la rentrée.
Certains syndicats expriment leur crainte de voir le retour des « job-datings » pour combler les postes vacants. Ils dénoncent les conditions dans lesquelles l’Éducation nationale recrute ces enseignants contractuels et soulignent qu’ils sont souvent mal préparés à affronter les réalités du métier.
Le ministère de l’Éducation nationale affirme avoir fait des progrès en termes d’accompagnement et de formation des enseignants contractuels. Des écoles académiques de formation continue ont été mises en place pour soutenir ces enseignants tout au long de l’année. Le ministère indique également que les académies sont mobilisées plus tôt pour faire face à la pénurie.
Malgré ces efforts, il est prévu qu’un millier d’enseignants contractuels soient encore nécessaires à la rentrée prochaine. Certains enseignants contractuels ont également démissionné en cours d’année, mettant en évidence les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
La pénurie d’enseignants ne concerne pas seulement les professeurs des écoles, mais également d’autres disciplines telles que les mathématiques, la physique-chimie et les lettres modernes. Les ratios entre le nombre de candidats admissibles et le nombre de postes à pourvoir sont souvent défavorables, ce qui rend difficile le pourvoi de tous les postes.
La « grand-messe », pour rassurer
Le ministère de l’Éducation nationale se veut rassurant et affirme qu’il mettra en place des solutions pour que la rentrée se déroule dans les meilleures conditions. Cependant, les syndicats et certains experts soulignent la nécessité de prendre des mesures plus importantes pour attirer et fidéliser les enseignants, notamment en améliorant les conditions de travail et en offrant des perspectives de carrière attrayantes.
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