Le Premier ministre de la Jamaïque a exhorté les habitants de l’île à « s’approvisionner en nourriture, piles, bougies et eau »
Béryl est le premier ouragan de la saison dans l’Atlantique. Un événement climatique de cette ampleur est exceptionnellement rare si tôt dans la saison des ouragans, qui s’étend de début juin à fin novembre.
Des dégâts considérables
L’ouragan Béryl, particulièrement précoce, avance ce mercredi 3 juillet dans les Caraïbes après avoir causé d’importants dommages et au moins sept décès. Il devrait toucher la Jamaïque mercredi, selon le Centre américain des ouragans (NHC).
Bien que rétrogradé mardi après-midi en catégorie 4, cet ouragan, le premier de la saison, était classé en catégorie 5 lundi soir et mardi matin, avec des vents dépassant les 252 km/h et des effets « potentiellement catastrophiques ».
Des « vents destructeurs »
Béryl était alors le plus précoce ouragan de catégorie 5 jamais enregistré par les services météorologiques américains. « Des vents dévastateurs (…), une montée des eaux potentiellement mortelle et des vagues destructrices sont attendues dans certaines zones de la Jamaïque et des Îles Caïmans mercredi et mercredi soir », indique le NHC dans son bulletin de 21h mardi, mentionnant des vents à 250 km/h dans l’ouragan.
« La bonne nouvelle, c’est que Béryl a commencé à perdre un peu de sa force », a commenté Michael Brennan, directeur du NHC, qualifiant néanmoins l’ouragan d' »extrêmement dangereux. »
Béryl pourrait atteindre la Jamaïque en catégorie 3 ou 4, « avec un potentiel de dégâts catastrophiques dus aux vents, de lourds dommages aux habitations, aux toits, aux arbres et aux lignes électriques », a-t-il ajouté.
« En Jamaïque, il est impératif de se trouver dans un lieu sûr à la tombée de la nuit et de se préparer à s’y abriter toute la journée de mercredi », a encore souligné Michael Brennan. Béryl touchera également le sud d’Haïti et atteindra, affaibli, la péninsule du Yucatan au Mexique jeudi soir.
Dévastation dans les Antilles Avant d’atteindre ces îles, l’œil de l’ouragan a ravagé lundi Carriacou, une île de la Grenade réputée pour sa beauté, ainsi que d’autres territoires de la région.
Deux personnes ont été tuées à Carriacou et une autre sur l’île voisine de Grenade, la principale du petit archipel, a rapporté le Premier ministre grenadien Dickon Mitchell. Des vents ont été mesurés jusqu’à 240 km/h à Carriacou, qui a été « détruite en une demi-heure », selon lui.
« Il est clair que la crise climatique pousse les catastrophes à de nouveaux niveaux records de destruction », a observé Simon Stiell, chef de l’ONU Climat, dont la famille fait partie des victimes à Carriacou.
« La crise climatique s’aggrave et plus rapidement que prévu », ce qui nécessite « une action climatique beaucoup plus ambitieuse de la part des gouvernements et des entreprises », a-t-il ajouté dans une déclaration à l’AFP.
Plusieurs pays touchés
Dans l’archipel voisin de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Béryl a causé des ravages et fait au moins un mort, selon le Premier ministre Ralph Gonsalves.
« Malheureusement, il y a une personne décédée. Il pourrait y avoir d’autres victimes, nous ne sommes pas sûrs », a-t-il précisé dans une vidéo sur Facebook, ajoutant que « 90% des habitations ont été gravement endommagées ou détruites sur l’une des îles, où le toit de l’aéroport a été arraché ».
À La Barbade, des maisons et des commerces ont été inondés, et des bateaux de pêche endommagés à Bridgetown. Sur l’île française de la Martinique, des rues ont été inondées et environ 10.000 clients ont été privés d’électricité, selon le fournisseur EDF.
Au Venezuela, un homme est décédé, emporté par le courant d’une rivière en crue dans la petite ville de Cumanacoa, près de la côte, selon des sources officielles.
Atlantique nord en surchauffe
Béryl est le premier ouragan de la saison dans l’Atlantique. Un événement climatique de cette ampleur est extrêmement rare si tôt dans la saison des ouragans, qui s’étend de début juin à fin novembre aux États-Unis.
Fin mai, l’observatoire météorologique américain (NOAA) avait prédit une saison exceptionnelle, avec la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.
Ces prévisions sont notamment dues au développement attendu du phénomène météorologique La Niña, ainsi qu’aux températures très élevées de l’océan Atlantique, selon la NOAA. Depuis plus d’un an, les températures de l’Atlantique nord atteignent des niveaux record, bien au-dessus des moyennes historiques.