Depuis le début du mois de juin, la Sibérie, réputée pour son climat glacial, est confrontée à des températures exceptionnellement élevées. Les records de chaleur tombent les uns après les autres, bouleversant l’image collective de cette vaste province russe. Les inquiétudes se concentrent autour des relevés de températures extrêmes effectués par le climatologue Maximiliano Herrera, qui surveille les phénomènes climatiques dans le monde entier.
Le 8 juin, des températures sans précédent ont été enregistrées, avec des pics de 38°C à Zdvinsk et de 35,6°C à Tomsk, dépassant tous les niveaux précédents. La chaleur intense persiste, avec des records pour un mois de juin, tels que 38,2°C à Kupino et 36,7°C à Kolyvan. Les températures extrêmes atteignent leur apogée, avec 40,1°C mesurés à Kjluci et 39,6°C à Baevo, accentuant encore les préoccupations.
Ces conditions météorologiques inhabituelles et alarmantes soulèvent des interrogations quant aux conséquences sur l’écosystème fragile de la Sibérie, ainsi que sur la vie des habitants de cette région. Alors que les températures continuent de battre des records, la situation témoigne de l’urgence de comprendre et de lutter contre les effets du changement climatique qui impactent les régions autrefois réputées pour leur froid glacial, comme la Sibérie.
L’expert en climatologie Maximiliano Herrera a qualifié la vague de chaleur en cours en Sibérie de phénomène exceptionnel, allant jusqu’à la qualifier de « pire vague de chaleur de l’histoire de la région ».
Invité par CNN, il a livré des prévisions peu optimistes, soulignant que la situation actuelle était parmi les plus extrêmes jamais enregistrées depuis les relevés climatiques effectués depuis 50 à 70 ans.
Omar Baddour, chef des services de surveillance du climat et d’élaboration des politiques à l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a également exprimé son pessimisme lors d’une interview avec CNN. Il a souligné que la Sibérie était l’une des régions de la planète connaissant le réchauffement le plus rapide, avec des températures extrêmes de plus en plus intenses.
La Sibérie, célèbre pour ses températures glaciales en hiver, avec des pics descendant jusqu’à -50°C, est désormais confrontée à des épisodes de chaleur tout aussi extrêmes en été, en raison de l’activité humaine et du changement climatique. La région s’étend sur 13,1 millions de kilomètres carrés, et ces vagues de chaleur ont des conséquences majeures pour les habitants et l’écosystème. Samantha Burgess, directrice adjointe du service Copernicus sur le changement climatique de l’Union européenne, souligne la nécessité de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre pour atténuer ces événements.
La fonte du permafrost, un sol normalement gelé en permanence, est une conséquence directe des températures élevées en Sibérie. Ce dégel libère du carbone et du méthane, accélérant ainsi le réchauffement climatique. De plus, des virus piégés dans la glace pourraient être libérés, représentant une préoccupation supplémentaire.
Enfin, le réchauffement de la région combiné à la sécheresse des sols accroît le risque d’incendies de forêt. En 2020 et 2021, des millions d’hectares en Sibérie ont été ravagés par les flammes, libérant davantage de gaz à effet de serre et alimentant ce cercle vicieux.
Cette année 2023 a débuté tragiquement, avec un incendie dans les montagnes de l’Oural ayant causé la mort de 21 personnes.
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