Budget 2025 : Le gouvernement ajuste ses ambitions économiques face aux débats parlementaires
Les premières concessions sur le projet de loi de finances sont annoncées avant même les débats au Sénat
Les sénateurs ont débuté les discussions sur le volet « recettes » du projet de loi de finances, un texte important pour le redressement des finances publiques. Cependant, bien avant le début des débats, le gouvernement a déjà signalé son intention d’assouplir certaines des mesures initialement proposées. Ce projet de loi de finances (PLF), ainsi que celui de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), vise à économiser 60 milliards d’euros afin de ramener le déficit public à 5 % du PIB d’ici 2025. Mais, malgré la rigueur des objectifs, plusieurs ajustements ont déjà été décidés.
Des ajustements pour les collectivités locales et les entreprises
Le gouvernement a récemment annoncé une réduction de la contribution des collectivités locales, estimée initialement à 5 milliards d’euros. La révision de cette mesure a été accueillie positivement par les élus locaux, notamment au Sénat, une chambre traditionnellement attentive à leurs préoccupations. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a confirmé que cette contribution serait réduite à moins de 2 milliards d’euros. De plus, des discussions sont en cours pour affiner la gouvernance du fonds de précaution destiné à soutenir les collectivités en difficulté.
Les entreprises, quant à elles, devraient également voir un allégement de la hausse des cotisations patronales. Alors que le gouvernement envisageait de récupérer 4 milliards d’euros en augmentant ces cotisations, le ministre a annoncé que seulement 2 milliards d’euros seraient demandés, pour éviter de pénaliser les petites entreprises et leurs employés au smic.
Un compromis sur les retraites et un budget de la Justice renforcé
Autre concession notable : la mesure de désindexation des retraites, qui avait provoqué de vives critiques. Initialement prévue pour économiser 4 milliards d’euros, cette mesure a été assouplie après des négociations, et les retraites seront finalement revalorisées dès janvier, avec un second ajustement pour les plus modestes au mois de juillet. Cette révision des retraites coûte environ 500 à 800 millions d’euros, ce qui réduit les économies attendues à 3 milliards d’euros.
Enfin, après de fortes tensions concernant les réductions budgétaires dans le secteur de la Justice, Didier Migaud, le garde des Sceaux, a obtenu une enveloppe supplémentaire de 250 millions d’euros, permettant de compenser une partie des réductions initiales dans ce domaine essentiel.
Vers un compromis global ou un débat prolongé ?
À mesure que le projet de loi de finances avance, il devient clair que, bien que les ambitions de réduction du déficit restent intactes, de nombreux ajustements seront nécessaires pour apaiser les tensions parlementaires et les inquiétudes des parties prenantes. Les discussions au Sénat, commencées le 25 novembre, promettent de nombreuses autres concessions avant l’adoption finale du budget.