François Bayrou dresse un constat alarmant et dévoile les priorités en vue du Budget 2026

À l’issue de la réunion du comité d’alerte budgétaire tenue le 15 avril, François Bayrou a livré une analyse grave de la situation économique de la France, évoquant “une heure de vérité décisive” pour le pays. Dans un discours à tonalité solennelle, le Premier ministre a appelé à une prise de conscience collective face à un contexte international tourmenté et des finances publiques fragilisées. Les grandes orientations du prochain budget seront définies avant le 14 juillet, dans le cadre d’un calendrier accéléré.

Une économie affaiblie : production insuffisante, emploi trop bas

Premier constat : la France “ne produit pas assez” et son taux d’emploi reste inférieur à celui de ses voisins européens, notamment chez les jeunes et les seniors. Le chef du gouvernement a insisté sur l’importance de relancer l’activité économique, soulignant qu’une production plus élevée permettrait d’augmenter les revenus des Français et de réduire les déficits publics. Il a dénoncé une balance commerciale déficitaire de 100 milliards d’euros et a appelé à une politique de réindustrialisation ambitieuse, en insistant sur la nécessité de réduire les dépendances agricoles, industrielles et intellectuelles du pays.

Dépenses publiques élevées, impôts au plafond

François Bayrou a pointé du doigt une contradiction préoccupante : la France affiche un niveau record de dépenses publiques sans en tirer les bénéfices escomptés en matière de qualité des services ou de niveau de vie. Écartant une hausse des prélèvements — déjà à 43% du PIB — comme solution à court terme, il a jugé cette voie “intenable” et contre-productive. De même, il a rejeté le recours systématique à l’endettement, alors que la dette dépasse les 110% du PIB et que la charge d’intérêts pourrait atteindre 100 milliards d’euros d’ici 2029. “C’est un cercle vicieux dangereux et potentiellement irréversible”, a-t-il averti.

Vers une stratégie budgétaire ambitieuse

Malgré l’absence d’annonces chiffrées précises, le Premier ministre a esquissé les quatre piliers de sa stratégie pour le budget 2026 :

1. Renforcer l’indépendance sécuritaire et défensive à l’échelle européenne, avec un effort budgétaire accru de 3 milliards d’euros pour la France ;

2. Refuser le surendettement en ramenant le déficit public sous les 3% du PIB d’ici 2029 ;

3. Refonder l’action publique, en la rendant plus efficace, notamment grâce à une simplification administrative ;

4. Revitaliser l’économie française pour la rendre plus attractive et compétitive.

Il a également salué le rôle des collectivités locales, responsables de 70% de l’investissement public, et insisté sur la nécessité de moderniser notre modèle social pour faire face au vieillissement de la population et à la baisse de la natalité.

Un calendrier resserré et participatif

Enfin, François Bayrou a annoncé un calendrier budgétaire exceptionnellement avancé. Les grandes lignes du projet de loi de finances seront proposées d’ici le 14 juillet. Cette anticipation vise à laisser le temps à une large concertation avec les parlementaires, les partenaires sociaux et les territoires.

“Ce temps de constat ne doit pas être un frein à l’action, mais un moment de mobilisation”, a-t-il conclu, appelant à une unité nationale face aux défis à venir.