Mélenchon dénonce la « forfaiture » de la gauche traditionnelle après des négociations budgétaires à Bercy
Des négociations controversées entre le gouvernement et la gauche
Mercredi soir, les dirigeants socialistes, écologistes et communistes ont été reçus à Bercy par Éric Lombard, ministre de l’Économie, et Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, pour discuter du budget 2025. Cette première réunion commune, qui a duré près de trois heures, visait à explorer des compromis sur des sujets tels que la réforme des retraites et les priorités budgétaires. Malgré l’absence de décisions concrètes, les partis présents ont déclaré que cette rencontre ouvrait la porte à de nouvelles discussions.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a estimé que « les nouvelles marges de manœuvre qui pourraient exister ne sont pas encore claires ». Toutefois, il a jugé important de poursuivre les échanges pour obtenir des avancées, notamment sur le report de la réforme des retraites, afin de permettre un départ à 62 ans. Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, a déclaré que « l’union fait la force » en annonçant une réunion de travail conjointe avec le PS et le PCF prévue pour la même soirée. Malgré leur ouverture au dialogue, tous ont rappelé que, sans compromis, une motion de censure contre le gouvernement restait une option.
Mélenchon fustige ses alliés du Nouveau Front populaire
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), a réagi vivement à cette rencontre, qu’il considère comme une trahison envers le Nouveau Front populaire (NFP). Sur la plateforme X, il a dénoncé « une forfaiture d’un irrespect total pour notre alliance » et fustigé « la servilité » des négociateurs socialistes, écologistes et communistes. « La petite gauche traditionnelle n’a rien à offrir et ses négociateurs sont juste ridicules de servilité », a-t-il ajouté.
Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a renchéri, estimant que participer à ces discussions équivaut à soutenir le gouvernement. « Si vous votez le budget, vous êtes dans le soutien du gouvernement », a-t-il déclaré en marge d’un meeting. La France insoumise a refusé de participer aux concertations, préférant attendre la déclaration de politique générale de François Bayrou le 14 janvier avant de s’engager.
Des concertations budgétaires sous tension
Parallèlement à ces négociations politiques, François Bayrou a reçu mercredi Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, pour discuter des retraites. Sophie Binet a salué l’ouverture des discussions, tandis que Marylise Léon a affirmé que le Premier ministre n’avait « aucun tabou » sur l’âge légal de départ en retraite. Le patron du Medef, Patrick Martin, a également plaidé pour une réflexion plus large sur le financement de la protection sociale.
Ces consultations doivent permettre au gouvernement d’affiner son projet de budget avant le discours de François Bayrou au Parlement le 14 janvier, où il dévoilera les grandes orientations budgétaires. Le Sénat reprendra quant à lui les débats sur le budget dès le 15 janvier, dans l’espoir d’éviter une nouvelle censure et d’adopter rapidement les lois de finances pour 2025.