Bruno Retailleau élu président des Républicains avec une large majorité face à Laurent Wauquiez

Après trois mois d’une campagne intense marquée par des visions très différentes de l’avenir de la droite, Bruno Retailleau a été largement élu président des Républicains dimanche 18 mai. Le ministre de l’Intérieur a obtenu 74,31 % des voix, contre 25,69 % pour son rival Laurent Wauquiez, chef des députés LR à l’Assemblée nationale.

Sur les 121 000 adhérents appelés à voter par voie électronique, environ 80 % ont participé au scrutin, un taux de mobilisation élevé qui témoigne de l’enjeu de cette élection. Le poste était vacant depuis le départ tumultueux d’Éric Ciotti, exclu en 2024 après son rapprochement avec le Rassemblement national lors des législatives anticipées. Ce départ avait plongé le parti dans une crise de gouvernance, désormais refermée avec cette nouvelle présidence.

Une élection aux airs de tremplin présidentiel

Considéré comme le favori dès le début de la course, Bruno Retailleau s’impose comme le nouveau patron de la droite traditionnelle. Son élection le positionne de facto comme l’un des potentiels candidats à l’élection présidentielle de 2027. Le ministre, qui revendique un ancrage républicain classique et une alliance avec le gouvernement centriste pour “faire barrage à l’extrême gauche”, bénéficie également du soutien tacite de personnalités comme Édouard Philippe.

Face à lui, Laurent Wauquiez a mené une campagne droitière et offensive, défendant une ligne identitaire dure, s’inspirant notamment du modèle de la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Malgré ses efforts pour élargir la base des adhérents — le parti est passé de 43 000 à plus de 120 000 membres durant la campagne —, l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas réussi à renverser la tendance.

LR tourne une page et se projette vers 2027

Ce scrutin interne, très suivi dans les rangs de la droite, dessine les contours d’un parti en quête de stabilité après des années de divisions et de revirements stratégiques. Bruno Retailleau a désormais la tâche délicate de rassembler sa famille politique, renforcer son socle idéologique, et surtout préparer une alternative crédible pour la prochaine élection présidentielle.